Washington frappe Rosneft et Lukoil, l’UE durcit, le Brent grimpe

Les sanctions américaines visant Rosneft et Lukoil déclenchent un rebond du pétrole, tandis que l’Union européenne prépare un tour de vis sur le gaz naturel liquéfié et la logistique maritime, avec des répercussions immédiates sur les marchés et la chaîne d’export russe.

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Les autorités américaines ont décidé le gel de tous les actifs de Rosneft et de Lukoil aux États-Unis et l’interdiction faite aux entreprises américaines de traiter avec ces groupes. L’exécutif a associé cette mesure à un appel explicite aux alliés pour qu’ils rejoignent ces sanctions. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué un “message fort”, remerciant Washington pour la pression accrue sur Moscou. La réaction russe, portée par la diplomatie, a qualifié ces mesures de contre-productives et a affirmé une “immunité” face aux restrictions occidentales.

Choc immédiat sur les prix du brut et mécanismes de transmission

À l’ouverture asiatique, le West Texas Intermediate (WTI) a gagné 3,81% à 60,73 dollars, et le Brent 3,55% à 64,81 dollars. La hausse reflète un risque accru sur l’offre liée à la commercialisation, au financement et à l’assurance des cargaisons associées aux producteurs visés. Les analystes soulignent l’émergence d’une prime de risque sur les flux attribuables à ces groupes, désormais plus coûteux à transporter et plus difficiles à régler en dollars. La Russie représente environ 11% de la production mondiale de pétrole brut, ce qui confère un effet d’entraînement à toute perturbation perçue.

Les marchés actions en Asie ont globalement reculé, l’indice Nikkei cédant 1,35% à 48 641,61 points et le Topix 0,39% à 3 253,78 points, Séoul perdant 0,98%, Taipei 0,42%, tandis que Sydney est restée quasi stable à +0,03% et que le Hang Seng a progressé de 0,24%. L’or s’est raffermi à 4 115 dollars l’once dans un contexte de volatilité accrue. Le yen s’est affaibli à 152,55 pour un dollar, alors que les investisseurs scrutent les premières orientations de la nouvelle cheffe du gouvernement japonais et d’éventuels signaux monétaires de la Banque du Japon (BoJ).

Cap européen : GNL et “flotte fantôme” dans le viseur

L’Union européenne (UE) a conclu un accord politique pour durcir ses sanctions énergétiques, incluant l’arrêt des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) d’origine russe et de nouvelles restrictions contre la “flotte fantôme” de pétroliers impliqués dans des transferts de cargaison et des montages d’assurance opaques. L’UE avait déjà interdit les transbordements de GNL via ses ports et s’oriente désormais vers un assèchement complet des flux restants. La part du gaz russe dans les importations européennes a reculé autour de 15% à 19% en 2024, tandis que les volumes de GNL russe ont atteint un pic, notamment via la France et l’Espagne.

Les nouvelles règles européennes ciblent la preuve d’origine des cargaisons et restreignent l’accès aux ports pour les navires recourant à des pratiques d’opacité. La traque des contournements devient un pilier assumé de la politique de sanctions. En parallèle, Washington intensifie sa pression sur des acheteurs majeurs en Asie, notamment l’Inde et le Japon, pour réduire les achats d’énergie russe. Cette convergence de mesures vise à tarir les revenus d’exportation qui alimentent le budget fédéral russe.

Pourquoi Rosneft et Lukoil sont des nœuds critiques

Rosneft revendique près de 40% de la production pétrolière de la Russie et Lukoil environ 15%, formant la colonne vertébrale des flux de brut du pays. Rosneft indique une production voisine de 3,7 millions de barils par jour d’hydrocarbures liquides, Lukoil autour de 1,7 million de barils par jour (millions de barils par jour : Mb/j). Le ciblage de ces deux acteurs accroît la complexité des opérations de négoce, de mélange de cargaisons, de changement de pavillon et d’assurance, éléments centraux de la logistique mondiale.

Plusieurs raffineries appartenant à ces groupes ont subi des arrêts temporaires après des attaques de drones ces derniers mois, affectant la disponibilité d’unités et la cadence d’exportation de produits raffinés. L’addition de contraintes financières, d’assurance et techniques sur les capacités de transformation pèse sur la flexibilité des flux sortants. Les effets finaux dépendent toutefois de la réallocation des barils, des arbitrages de la flotte mondiale et des marges de manœuvre logistiques des négociants.

Marché mondial : rôle de l’OPEP+ et dynamique de la demande

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et alliés (OPEP+) demeure l’élément d’équilibrage central, le marché s’étant récemment stabilisé autour de 65 dollars le baril. La trajectoire des prix dépend de la capacité du groupe à ajuster l’offre face à d’éventuels décalages logistiques russes. La demande mondiale reste un déterminant clef, avec des anticipations sensibles aux signaux de croissance et aux politiques industrielles. Toute variation conjoncturelle rejaillit sur le raffinage, les stocks et les différentiels de prix entre qualités de brut.

Les États-Unis ont reconstitué leurs réserves stratégiques au début de semaine, décision interprétée comme une assurance face à une politique de sanctions susceptible de perturber l’offre. Cette manœuvre renforce la capacité de réponse en cas de tension prolongée. Les indicateurs de change et de matières premières confirment un régime de volatilité, alors que les investisseurs surveillent les restrictions à l’export envisagées par Washington vers la Chine et les inflexions de politique économique attendues à Pékin.

Dimension diplomatique et signaux politiques

Le secrétaire d’État américain a indiqué que le canal de dialogue reste ouvert s’il contribue à un chemin vers la paix. À Bruxelles, les dirigeants poursuivent la coordination des instruments juridiques et logistiques pour fermer les voies de contournement maritimes. Le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a relayé l’objectif d’un effet cumulatif des mesures pour infléchir les calculs stratégiques russes. Kiev a annoncé une lettre d’intention portant sur 100 à 150 avions JAS 39 Gripen de nouvelle génération, tandis que Washington n’entend pas livrer de missiles Tomahawk.

Les autorités russes contestent l’efficacité attendue de ces sanctions et avancent la résilience de l’économie nationale, y compris dans l’énergie. Le président américain a expliqué que les échanges avec son homologue russe n’ont pas produit d’avancées, tandis qu’une rencontre précédemment envisagée a été reportée. Les parties prenantes ajustent leurs positions à mesure que l’arsenal juridique et financier se densifie. Les opérateurs de marché, de leur côté, recalibrent les scénarios de flux, de prix et de risques opérationnels.

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