Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a déclaré que toute action militaire du Venezuela contre le Guyana ou contre ExxonMobil entraînerait une réaction militaire sévère des États-Unis. Cette mise en garde a été formulée lors d’une conférence de presse tenue à Georgetown, capitale du Guyana, alors que les tensions autour du territoire de l’Essequibo s’intensifient. Le responsable américain a mis en avant la puissance navale américaine, affirmant que toute attaque se solderait par une issue défavorable pour Caracas.
Déploiement stratégique et enjeux pétroliers
Le déplacement de Marco Rubio intervient alors que le Guyana est en passe de devenir, au regard de sa population, le plus important producteur de pétrole au monde d’ici la fin de l’année, devant le Qatar et le Koweït. Cette ascension rapide est notamment portée par les investissements d’ExxonMobil, qui prévoit une production de 1,3 million de barils par jour d’ici 2030. Le secrétaire d’État a signé à Georgetown un mémorandum d’entente portant sur la coopération sécuritaire bilatérale. Il a évoqué la possibilité d’instaurer un partenariat similaire à ceux noués avec certains États du Golfe hébergeant des forces américaines.
Réaction de Caracas et escalade diplomatique
En réponse aux déclarations de Washington, le président vénézuélien Nicolas Maduro a publiquement insulté Marco Rubio, l’accusant de représenter une élite hostile et corrompue. Le ministre de la Défense vénézuélien, Vladimir Padrino Lopez, a réaffirmé la volonté de son armée de répondre à toute forme de provocation étrangère. Caracas continue de revendiquer le territoire de l’Essequibo, estimant que le fleuve éponyme constitue la frontière naturelle historique du pays.
Litige territorial et dynamique régionale
Le différend territorial trouve ses racines dans le traité de Genève de 1966 et une décision arbitrale de 1899 que le Guyana considère comme définitive. En 2023, le Venezuela a organisé un référendum national et adopté une loi visant à intégrer l’Essequibo comme son 24e État, avec des élections locales prévues en mai. Le Guyana a porté l’affaire devant la Cour internationale de justice, rejetant toute solution hors du cadre juridique international.
Le déplacement de M. Rubio s’inscrit dans une tournée régionale qui inclut la Jamaïque, le Guyana et le Suriname. Ce dernier, autre petit État en pleine expansion pétrolière, a également été évoqué dans le contexte de coopération sécuritaire. À cette occasion, M. Rubio a aussi discuté des inquiétudes régionales liées aux taxes douanières américaines sur les navires fabriqués en Chine, soulignant un ajustement de ton vis-à-vis de la politique commerciale de son propre camp.