Les États-Unis ont accordé un nouveau délai de deux mois avant d’appliquer des sanctions contre la société pétrolière et gazière serbe NIS, majoritairement contrôlée par le groupe russe Gazprom, a annoncé le président serbe Aleksandar Vucic le 26 avril. Ce sursis reporte les mesures punitives au moins jusqu’au 27 juin, alors que NIS continue d’assurer l’essentiel de l’approvisionnement énergétique de la Serbie.
La société NIS exploite la seule raffinerie de pétrole de Serbie et détient également des parts majoritaires dans les deux principaux gazoducs du pays. Elle figure parmi les nombreuses entités ciblées par une série de sanctions décidées par l’administration américaine en janvier, au moment du changement de présidence entre Joe Biden et Donald Trump.
Discussions en cours entre NIS et les autorités américaines
Un premier délai avait été accordé en février, suivi d’une nouvelle extension en mars, avant cette troisième prolongation annoncée samedi. Plus tôt cette semaine, NIS avait confirmé avoir soumis une nouvelle demande au département du Trésor américain pour repousser la mise en œuvre des sanctions, initialement prévue pour le 28 avril.
Depuis janvier, des discussions régulières sont menées entre les représentants de NIS et les autorités américaines. Aleksandar Vucic a également abordé ce dossier lors d’une conversation téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine le 7 mars, où ils ont évoqué la coopération politique et énergétique, ainsi que les moyens de parvenir à un accord gazier avant le 31 mai.
Impact stratégique pour la Serbie
La Serbie reste fortement dépendante du gaz russe, refusant jusqu’à présent d’aligner sa politique sur les sanctions imposées par l’Union européenne, malgré ses ambitions d’adhésion. Selon Aleksandar Vucic, l’application des sanctions contre NIS porterait gravement atteinte à l’économie nationale, compte tenu de la place stratégique de la société dans le secteur énergétique.
Gazprom Neft détient environ 45% du capital de NIS, tandis que Gazprom, maison mère de Gazprom Neft, en possède 11%. L’État serbe contrôle pour sa part près de 30% des parts, le solde étant réparti entre des salariés, d’anciens employés, des citoyens serbes et des actionnaires minoritaires.