Vladimir Poutine a récemment critiqué les “tentatives directes” de l’Occident pour “entraver le développement” de Gazprom, le géant gazier national qui a été visé par des sanctions internationales depuis un an. M. Poutine a fait cette déclaration lors d’un discours en visioconférence à l’occasion du 30e anniversaire de l’entreprise.
Les sanctions européennes et américaines contre la Russie en représailles de l’intervention militaire de la Russie en Ukraine ont durement touché le secteur gazier russe. Les exportations de gaz ont chuté de 25,1% en 2022, avec l’Union européenne ayant considérablement réduit ses importations de gaz russe. Toutefois, Gazprom a lancé de nouveaux projets pour faire face à la situation.
Un marché européen quasiment fermé
Les Européens ont presque complètement arrêté d’importer du gaz russe par gazoduc. Toutefois, ils continuent d’acheter du gaz naturel liquéfié (GNL) transporté par voie maritime sur des méthaniers. Gazprom, qui détient le monopole des exportations de gaz russe par gazoduc, a réorienté une partie de ses exportations vers l’Asie, où la demande énergétique est forte.
Réorienter les exportations de gaz est difficile pour la Russie
Certains observateurs estiment qu’il est plus difficile pour la Russie de réorienter ses exportations de gaz que pour le pétrole, lui aussi lourdement sanctionné, car les infrastructures nécessaires (gazoduc, usines et méthaniers pour le GNL…) sont particulièrement coûteuses et prennent du temps à être construites. Malgré cela, Gazprom a annoncé qu’il prévoit d’entamer la construction dès 2024 d’un nouveau gazoduc, “Force de Sibérie 2”, vers le nord-ouest de la Chine.
Gazprom, “l’un des moteurs” de la croissance nationale russe
Avec près d’un demi-million d’employés, Gazprom, qui détient les plus grandes réserves de gaz au monde, est “l’un des moteurs” de la croissance nationale russe, a rappelé Vladimir Poutine. Bien que les sanctions aient affecté les résultats de l’entreprise, Gazprom a lancé de nouveaux projets pour faire face à la situation. Le temps nous dira si la réorientation de ses exportations vers l’Asie sera suffisante pour maintenir l’entreprise à flot.