Afin de permettre la levée de certaines sanctions touchant la Russie, Janet Yellen propose un plafonnement du prix du pétrole russe.
Le 14 juillet, la secrétaire au Trésor des États-Unis, Janet Yellen, s’exprimait lors d’une conférence à Nusa Dua, en Indonésie.
Elle a notamment proposé un plafonnement du prix du pétrole russe. Selon Mme Yellen, cette solution permettrait de limiter les revenus de la Russie, tout en garantissant un approvisionnement mondial. De plus, certaines sanctions occidentales pourraient être levées.
La secrétaire au Trésor soutient un plafonnement des prix
Lors de sa prise de parole du 14 juillet, Mme Yellen défendait l’idée d’un plafonnement du prix du pétrole russe. En juin dernier, les membres du G7 évoquaient et soutenaient déjà un tel plan. Ainsi, l’objectif est de maintenir une pression sur Moscou, tout en limitant les répercussions économiques des sanctions en Occident.
Si un plafonnement s’installe, les États-Unis et l’Union européenne pourraient lever certaines sanctions envers la Russie. En l’occurrence, celles portant sur l’interdiction de fournir des assurances maritimes et des services financiers aux importateurs de brut russe.
La secrétaire au Trésor américain déclare :
« Nous proposons une exception qui permettrait à la Russie d’exporter [son pétrole] tant que le prix ne dépasse pas un niveau à déterminer. Dans le cas contraire, la Russie restera confrontée à une situation où elle est complètement coupée de ces services essentiels. »
Le niveau du prix n’est donc pas encore déterminé, et reste l’objet de discussions entre les pays occidentaux. Concernant ce point, Mme. Yellen continue :
« Nous voudrions un chiffre qui incite clairement la Russie à continuer de produire, et qui garantit une production rentable pour eux. Il est très coûteux […] pour la Russie d’arrêter de vendre du pétrole à l’économie mondiale, et cela aurait un impact négatif sur la capacité à plus long terme si elle ferme des puits, pour pouvoir les redémarrer. Je pense donc que nous voulons qu’il soit clair que la Russie continuera d’être incitée à produire. »
Une solution alternative aux sanctions contre la Russie
En juin dernier, l’UE imposait encore des sanctions à Moscou. Elle interdisait les opérateurs européens d’assurer et de financer le transport maritime de pétrole russe. D’ici à la fin de l’année, Bruxelles interdira également les achats de brut maritime. Les États-Unis et le Royaume-Uni bannissent déjà tout pétrole en provenance de Russie.
La Russie reste le 3e producteur mondial derrière les États-Unis et l’Arabie saoudite. Elle exporte 7 millions b/j de brut et de produits pétroliers, et représente 13 % du commerce mondial du pétrole. Malgré les sanctions occidentales, les exportations de mai et juin sont restées proches de leur niveau le plus élevé depuis 3 ans.
Selon les données de suivi des expéditions, les exportations pétrolières de la Russie ralentissent depuis quelques semaines.
Si les Occidentaux se privent d’Oural, ce sont d’autres acteurs, comme la Chine et l’Inde, qui profitent de pétrole à prix réduit. Reste à voir si ces pays soutiendront également la proposition de Janet Yellen.
Illustration : Oil industry set illustrations par ANASTASIA VYSTOROBSKA