L’usine de batteries pour véhicules électriques développée par la société française Verkor à Dunkerque est entrée dans sa phase de tests de production, selon le fonds d’infrastructure Meridiam, l’un des investisseurs majeurs du projet. L’installation, qui symbolise l’effort de réindustrialisation de la France, est « quasiment terminée » selon les déclarations de Thierry Déau, président-directeur général de Meridiam, prononcées lors d’un échange avec la presse à Paris à l’occasion des 20 ans du fonds. Meridiam a investi 200 mn € dans cette gigafactory.
Une mise en service prévue début 2026
La connexion mécanique et électrique finale des équipements est prévue dans les prochaines semaines, selon les propos antérieurs de Benoît Lemaignan, cofondateur de Verkor. La production commerciale devrait débuter au plus tard en début d’année 2026. L’usine sera en mesure de produire jusqu’à 16 GWh de cellules lithium-ion par an d’ici 2028, dont 12 GWh seront destinés à Renault. Cette capacité représente l’équivalent énergétique pour équiper environ 150 000 véhicules, notamment les futurs modèles Alpine de la marque automobile française.
Un modèle industriel recentré
Alors que le secteur européen des batteries est confronté à des incertitudes, illustrées par la faillite du fabricant suédois Northvolt, Thierry Déau a souligné les différences stratégiques entre les deux entreprises. Contrairement à Northvolt, qui visait une intégration complète de la chaîne de valeur, y compris le recyclage, Verkor se concentre exclusivement sur la fabrication de cellules. Ce recentrage permet une meilleure maîtrise des risques opérationnels et financiers, selon le dirigeant de Meridiam, qui considère Renault comme un partenaire industriel de long terme.
Meridiam accentue sa présence dans l’infrastructure mondiale
Meridiam, qui a levé 1,5 md € en 2024, a investi près de 4 md € dans des projets variés à travers le monde, soit 1 md € de plus qu’en 2023. Parmi les opérations notables figurent un contrat de plus de 5 md € pour la construction d’une usine de dessalement d’eau de mer en Jordanie, ainsi qu’un projet autoroutier à Atlanta, aux États-Unis. Le fonds est également actif dans le domaine des infrastructures de recharge électrique, notamment en Allemagne, ce qui reflète une stratégie de diversification géographique soutenue.