Le groupe Veolia a annoncé jeudi avoir signé, au sein d’un consortium, un accord avec la branche Raffinage de la Compagnie nationale de pétrole d’Abu Dhabi (ADNOC) pour traiter les déchets dangereux du plus grand complexe industriel de l’émirat.
Aucun chiffre officiel n’a été dévoilé mais selon une estimation d’expert, le contrat représente un milliard d’euros de chiffre d’affaires sur 30 ans pour la société qui va exploiter deux centres de déchets dans ce complexe d’Al Ruways, d’une capacité annuelle cumulée d’environ 70.000 tonnes.
Le groupe français, en consortium (à 50,1%) avec la holding saoudienne Vision Invest et la société d’investissement basée à Abu Dhabi ADQ (24,95% respectivement), a signé un contrat d’acquisition de ces deux usines de traitement des déchets auprès d’ADNOC Refining.
A partir de 2023, il pilotera ainsi la gestion des déchets de la plus grande raffinerie du Moyen-Orient, et quatrième plus grande au monde, qui traite plus de 900.000 barils de brut et condensat chaque jour.
“Accompagnant ADNOC dans sa transformation écologique”, le numéro un mondial des services à l’environnement doit notamment maximiser la récupération des ressources (eau et pétrole) à partir des déchets de l’industrie pétrolière et gazière, pour les réutiliser sur des sites industriels à proximité. Un programme d’énergies renouvelables (récupération de chaleur et photovoltaïque) est aussi prévu.
Traiter ces déchets est “un facteur clé pour protéger la ressource en eau, et la qualité de l’air”, souligne la directrice générale de Veolia, Estelle Brachlianoff.
Outre les déchets de la raffinerie, le site devrait aussi traiter les boues de forage issues des puits de pétrole, et Veolia espère peu à peu ouvrir son activité par exemple au port voisin.
Pour le groupe, il s’agit d’un accord “historique”, qui fera plus que doubler son activité de déchets dangereux au Moyen-Orient.
Veolia affiche dans cette zone “des ambitions sur tous ses segments”, qu’il s’agisse de dessalement de l’eau de mer, de traitement de déchets dangereux ou d’efficacité énergétique des bâtiments, explique à l’AFP Mme Brachlianoff.
“Car cette région se donne des objectifs de transition écologique, elle a besoin de nos services, et d’ailleurs beaucoup de clients viennent nous voir”, explique-t-elle.
L’activité du traitement des déchets dangereux, à forte valeur ajoutée, est aussi un axe de développement de Veolia partout dans le monde.
Le groupe devrait ainsi tenir son objectif de doubler en quatre ans son chiffre d’affaires sur ce segment, à 4 milliards d’euros à fin 2023.