En Norvège, Equinor expédie du pétrole brut provenant du champ de Johan Sverdrup, en mer du Nord, vers l’Europe. Habituellement, la société envoie, majoritairement, sa production vers l’Asie. Parallèlement, la Russie trouve en Asie une demande pour son pétrole brut. Ainsi, la Chine et l’Inde augmentent leurs apports, attirés par des remises importantes sur les produits énergétiques russes.
Conséquence du conflit russo-ukrainien
La Norvège voit sa production de brut devenir un substitut presque direct du pétrole russe provenant de l’Oural. De fait, Equinor constate que la plupart des cargaisons de pétrole brut partent vers le continent européen. Ainsi, en mars, l’ensemble des expéditions partait pour l’Europe, alors qu’en mars 2021, 60% s’exportaient vers l’Asie.
La baisse des coûts d’expédition, due à des livraisons européennes plus courtes, permet à Equinor de réaliser des marges supplémentaires. Ainsi, l’entreprise enregistre déjà des bénéfices importants grâce au gaz naturel qui s’exporte vers une Europe en manque d’énergie. Cette reconfiguration du marché est le résultat de la volonté des nations occidentales de se sevrer des produits énergétiques russes.
Reconfiguration des flux
En 2021, environ 100 millions de barils de brut provenant du champ Johan Sverdrup, en Norvège, s’exportaient vers l’Asie. Ainsi, ce total représente 274.000 barils par jour. Sur ce total, la Chine représente à elle seule un total de 64,9 millions de barils.
Toutefois, depuis le début du conflit russo-ukrainien, les flux depuis le champ Johan Sverdrup se tarissent. À l’inverse, les exportations à destination de l’Europe doublent. Ainsi, seules cinq cargaisons de pétrole brut de Norvège partaient pour l’Asie entre mars et mai, contre quinze, l’année dernière.
La Norvège augmente sa production
Les exportations vers l’Europe, depuis le champ Johan Sverdru, atteignent 34,4 millions de barils au cours des trois derniers mois. Il s’agit ainsi d’un triplement des exportations comparé aux 11,1 millions de barils de l’année 2021. Equinor prévoit d’augmenter la production du champ afin d’atteindre un total de 755.000 barils par jour d’ici la fin d’année.
À condition que la production supplémentaire approvisionne l’Europe, la Norvège remplacerait pour plus d’un cinquième l’ancien approvisionnement de l’Europe en pétrole russe. Les plans de l’Union européenne prévoient un embargo touchant 90% des importations de pétrole russe d’ici la fin de l’année. L’approvisionnement en pétrole russe de l’Union européenne s’élevait à environ 2,2 millions de barils par jour.
Une répartition européenne
La Norvège exportait 7,1 millions de barils vers la Finlande, 5,6 millions vers l’Allemagne et 3,4 millions vers la Lituanie. L’année dernière sur la période de mars à mai 2021, les expéditions à destination de ces pays étaient nulles. En outre, d’autres pays européens rehaussent leurs importations depuis la Norvège.
Les exportations vers la Pologne passent de 900.000 barils à 5 millions de barils. La Suède importe désormais 3,5 millions de barils supplémentaires. Enfin, les Pays-Bas atteignent désormais 4,2 millions de barils contre 2,6 millions de barils auparavant.