La vente d’Equans va permettre à de se concentrer sur le déploiement des énergies renouvelables avec son objectif de 4 GW par an entre 2022 et 2025 et 6 GW par an entre 2026 et 2030.
La vente d’Equans rapporte €7,1 milliards
Le groupe a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi avoir choisi Bouygues pour le rachat d’Equans, son entité de services techniques : climatisation, chauffage et ventilation, installations électriques, etc.
Cette opération d’un montant de 7,1 milliards d’euros est significative pour Engie, qui va ainsi se séparer de plus de 40% de son effectif : Equans génère un chiffre d’affaires annuel de plus de 12 milliards d’euros et emploie 74.000 personnes dans le monde, dont 27.000 en France.
« Il s’agit clairement d’une très bonne affaire pour Engie », salue Xavier Regnard, analyste chez Bryan Garnier.
Opération importante sur le plan stratégique
« Au-delà de l’aspect financier, c’est une opération importante sur le plan stratégique, cela va simplifier un peu plus la structure d’Engie qui se recentre sur le renouvelable et les infrastructures », souligne l’expert.
L’ex GDF-Suez, à l’identité longtemps peu lisible et aux activités multiples, de la vente de gaz aux particuliers à la gestion des piscines en passant par la production nucléaire, cherche en effet à se recentrer.
Le mouvement de clarification voulu par le président Jean-Pierre Clamadieu avait déjà été sérieusement engagé avec la cession l’an dernier de la participation dans le groupe d’eau et de déchets Suez, à son concurrent Veolia.
D’autres cessions à prévoir
Outre la vente d’Equans, d’autres cessions sont encore dans les tuyaux : le groupe est notamment en négociations exclusives avec Altrad pour lui céder sa filiale de maintenance industrielle Endel, qui emploie quelque 7.000 personnes.
Certains syndicats s’inquiètent d’ailleurs de cette stratégie de la peau de chagrin, la CGT évoquant un « démantèlement du groupe Engie ».
La direction défend toutefois la pertinence de ses choix pour l’avenir. « Une diversification excessive n’est pas souhaitable, car il est difficile d’être bon partout », a justifié la directrice générale, Catherine MacGregor, dans le Journal du dimanche.
45% des futurs investissements pour les EnR
« Les choix très clairs qui ont été effectués simplifient le groupe. Cela nous permet de nous concentrer sur nos métiers clés, pour atteindre l’excellence industrielle dans les infrastructures bas carbone et les énergies renouvelables », fait-elle valoir.
Engie avait déjà dévoilé les contours financiers de cette mue : sur la période 2021-2023, l’entreprise vise au total 9 à 10 milliards d’euros de cessions, ainsi que des investissements de croissance de 15 à 16 milliards d’euros, dont 40 à 45% pour les renouvelables.
Engie se concentre sur les renouvelables et les solutions énergétiques
Les quatre activités jugées essentielles regroupent donc les renouvelables, les solutions énergétiques (réseaux urbains de chaud et de froid, production décentralisée d’énergies…), les infrastructures (comme les réseaux de transport de gaz) et la production thermique (centrales à gaz).
Engie exploite encore des centrales nucléaires en Belgique, une activité toutefois vouée à l’extinction dans ce pays. En outre, le groupe prévoit de sortir totalement d’ici à quelques années des dernières activités qui lui restent dans le charbon.
4 GW d’EnR en plus par en entre 2022 et 2025
Au printemps, Engie avait ainsi dévoilé sa feuille de route pour accélérer son développement dans les renouvelables – à l’heure où d’importants concurrents issus de l’activité pétrolière, comme Shell ou TotalEnergies, se mettent aussi à investir massivement dans l’éolien ou le solaire.
Le groupe veut ainsi passer d’une croissance annuelle moyenne dans les renouvelables de 3 gigawatts (GW) actuellement à 4 GW entre 2022 et 2025, puis à 6 GW entre 2026 et 2030.
« Ce secteur est extrêmement concurrentiel, et Engie nourrit l’ambition d’en devenir le leader incontesté. Il nous faut donc être compétitifs pour y parvenir », souligne Mme MacGregor.