Le gouvernement vénézuélien a confirmé son intention d’attirer des capitaux étrangers dans le secteur pétrolier, après la décision des États-Unis de mettre fin à la licence d’exploitation de Chevron dans le pays. Cette mesure, qui contraint la compagnie américaine à cesser ses activités avant le 3 avril, a été présentée par l’administration du président Donald Trump comme une réponse au résultat de l’élection présidentielle de juillet dernier, jugé illégitime par Washington.
Un secteur en quête de nouveaux investisseurs
Nicolás Maduro a déclaré que le Venezuela restait ouvert aux investissements étrangers dans les secteurs du pétrole, du gaz, de la pétrochimie et du raffinage. Il a affirmé que tous les gisements pétroliers du pays poursuivraient leur production malgré le départ de Chevron, sans toutefois préciser quels acteurs pourraient prendre le relais.
Le gouvernement américain, par l’intermédiaire de l’Office de contrôle des avoirs étrangers (OFAC), a imposé une réduction progressive des activités de Chevron au Venezuela, y compris celles de ses coentreprises avec la compagnie publique Petróleos de Venezuela (PDVSA) ou toute entité détenue à plus de 50 % par cette dernière. Ces restrictions remplacent les mesures adoptées en novembre 2022 par l’administration précédente.
Un marché sous pression entre sanctions et restructuration
Le Venezuela possède les plus grandes réserves prouvées de pétrole brut au monde, mais sa production a été considérablement réduite par les sanctions économiques et le manque d’investissements. En février, la production nationale a dépassé un million de barils par jour, et le gouvernement prévoit de maintenir cette tendance en mars. Chevron représentait jusqu’alors près d’un quart de cette production, soit environ 200 000 barils par jour.
La récession prolongée du pays, qui a vu son produit intérieur brut chuter de 80 % entre 2014 et 2021, a été amplifiée par la baisse des prix du pétrole et les restrictions imposées sur les exportations. Dans ce contexte, l’ouverture à de nouveaux investisseurs apparaît comme une nécessité pour garantir le maintien des infrastructures et stimuler la production.
Une dynamique incertaine pour les acteurs du marché
L’opposition vénézuélienne a récemment avancé une proposition de réforme énergétique visant à attirer les entreprises étrangères et à restructurer le secteur. Ce projet inclut l’ouverture de blocs pétroliers et gaziers à l’investissement privé, ainsi que la mise aux enchères de participations dans PDVSA. L’objectif affiché est d’augmenter la production au-delà de trois millions de barils par jour, un niveau qui n’a plus été atteint depuis près de 15 ans.
Dans un contexte de sanctions américaines renforcées et de restrictions sur les transactions internationales, Caracas explore d’autres pistes pour compenser la sortie de Chevron. Des discussions ont été engagées avec des partenaires tels que la Chine et la Turquie, alors que le pays cherche à diversifier ses sources de financement et à stabiliser son secteur énergétique.
L’avenir des investissements étrangers au Venezuela dépendra de la capacité du gouvernement à garantir un cadre réglementaire stable et à surmonter les obstacles liés aux sanctions économiques. Les perspectives restent incertaines pour les acteurs du marché, dans un environnement marqué par des tensions politiques et des contraintes financières persistantes.