Certaines sociétés pétrolières américaines ont vu leurs opérations au Venezuela gelées par des sanctions. Elles se sont récemment jointes à l’appel lancé à Washington pour reprendre leurs activités. Ces revendications concernent principalement le secteur du forage pétrolier.
Vers une fin des sanctions contre le Venzuela ?
Les sanctions ont été imposées pour la première fois en 2019 pour étouffer les exportations de pétrole. Ainsi, les États-Unis visaient à priver Caracas de sa principale source de revenu. De nombreuses entreprises ont alors retiré leurs équipements et leurs personnels du pays.
Toutefois, plus d’une douzaine d’appareils de forage restent entreposés dans les champs pétrolifères du pays. Ainsi, une réunion de haut niveau le mois dernier entre des responsables américains et vénézuéliens a ouvert la porte à un éventuel retour du pétrole vénézuélien aux États-Unis.
Les sociétés américaines demandent donc l’autorisation de reprendre leur travail au Venezuela. Si tel est le cas, le pays pourrait rapidement porter sa capacité de production à plus d’1 millions de barils par jour.
Ce nouvel approvisionnement pourrait combler le vide laissé par l’interdiction des importations d’énergie russe. Cette mesure pourrait nuire aux raffineurs américains et contribuer à la hausse des prix du carburant. Selon Reinaldo Quintero, président de la Chambre pétrolière du Venezuela, plusieurs sociétés américaines ont exprimé leur désir de reprendre leurs activités.
Un débat toujours en cours
Mais les responsables américains débattent toujours de l’opportunité de réviser la licence actuelle. Cette mesure serait largement considérée comme un assouplissement des sanctions américaines. Toutefois, les perspectives de changement se sont récemment assombries. Les discussions de Caracas ont provoqué un véritable tollé de la part des législateurs républicains. Les responsables américains sont conscients des répercussions possibles si le processus se poursuit.
Ainsi, la société Chevron Corp a formulé au président américain Joe Biden sa volonté de reprendre ses activités. La major a également commencé à préparer une équipe pour le retour du brut vénézuélien aux États-Unis. Certaines entreprises pétrolières américaines ont également communiqué leur soutien aux efforts de Chevron.
La demande actuelle des sociétés porte sur la reprise de certaines opérations à l’aide d’unités de forage mises en sommeil au Venezuela. Néanmoins, elles espèrent obtenir ultérieurement l’autorisation de faire venir des équipements supplémentaires. Le département du Trésor américain s’est refusé à tout commentaire pour le moment.
M. Quintero s’exprime à propos d’un futur retour du pétrole du Venezuela aux États-Unis.
« Nous avons discuté des options de commerce du pétrole afin que le produit des ventes puisse aller aux fiduciaires par le biais de structures de paiement transparentes. Les flux de trésorerie seraient limités aux projets pétroliers et l’État recevrait des redevances et des taxes. »
La situation au Venezuela
Le nombre d’appareils de forage actifs au Venezuela reste à zéro depuis 2020, contre 87 unités en 2013 selon les données de Baker Hughes. De plus, une partie des équipements autrefois exploités par des entrepreneurs locaux et des entreprises contrôlées par la Russie est désormais inactive. Seule une poignée de gros appareils de forage sont déployés dans la ceinture de l’Orénoque, la principale région pétrolière du Venezuela. De plus, ceux qui s’y trouvent sont inactifs en raison de factures impayées.
Parmi les quatre sociétés de services qui partagent la licence de Chevron, Schlumberger a stocké une quinzaine d’appareils de forage au Venezuela. Cela constitue le plus grand stock d’équipements mis en veille par une société américaine. Selon Moshiri d’Amos Global, une autre société américaine possède 10 appareils de forages inactifs. Il a toutefois refusé d’identifier la société. Les autres ont, pour la plupart, déplacé leurs appareils hors du pays. Certaines ont également des privilèges sur les équipements qui doivent être résolus avant de reprendre le travail.