Le Venezuela ne profitera pas des investissements de la compagnie pétrolière américaine Chevron, selon son PDG.
La licence américaine
Au Venezuela, Chevron recevait récemment une licence d’autorisation d’augmenter sa production de pétrole pour six mois. L’administration Biden autorisait l’entreprise à relancer les projets pétroliers existants dans le pays sanctionné par les États-Unis. L’entreprise peut ainsi apporter de nouveaux approvisionnements en pétrole aux raffineurs américains.
Cependant, les paiements en espèces au Venezuela sont réduits, ce qui pourrait diminuer la quantité de pétrole disponible pour Chevron. Les Américains attendent des progrès en termes de dialogue entre le gouvernement au pouvoir de Nicolas Maduro et le parti d’opposition. L’entreprise ne se décide pas à investir tant que des restrictions subsistent.
Ainsi, le seul espoir réside dans un assouplissement progressif des sanctions. Comme l’affirme M. Wirth, le PDG de Chevron, cela laisserait plus d’espace à la compagnie pour opérer au Venezuela. De son côté, Washington affirme qu’elle autoriserait à assouplir les sanctions seulement si Caracas trouve un accord avec les dirigeants de l’opposition sur les conditions d’une élection présidentielle.
Des actionnaires réticents
Les conditions actuelles du marché pétrolier rendent plus favorable la perspective d’un investissement au Vénézuela. Les actionnaires de Chevron se disent défavorables à une augmentation des dépenses d’exploration et de production. Toutefois, le PDG tente une proposition d’accélération des investissements en Amérique du Sud.
Selon les actionnaires, les investissements dans la société en subiraient les conséquences en raison de la prise de risques. Le PDG de Chevron, Michael Wirth déclare:
« Il est peu probable que nous arrivions avec un investissement dans une campagne de forage qui augmente la production dans les six prochains mois. Il y a beaucoup de travail à faire… pour nous permettre d’avancer dans cette direction. »
Les 3 milliards de dollars de dividendes et de dettes que doit Chevron à la compagnie pétrolière publique PDVSA au titre de ses coentreprises, jouent certainement en défaveur d’un investissement dans le pays.
Chevron est, néanmoins, la dernière grande compagnie pétrolière américaine encore en activité au Venezuela. Jusqu’ici, les sanctions n’arrêtent pas les exportations vénézuéliennes vers d’autres pays. En effet, les États-Unis font preuve de souplesse pour aider le système de raffinage américain.