Le procureur général vénézuélien, Tarek William Saab, a annoncé samedi que 21 personnes, dont dix fonctionnaires, avaient été arrêtées dans le cadre de l’enquête sur la corruption au sein de la compagnie pétrolière publique, Petroleos de Venezuela (PDVSA). Cette opération, lancée la semaine dernière, a entraîné la démission du ministre du pétrole, Tareck El Aissami, qui était considéré comme un homme clé du pouvoir.
Selon M. Saab, les personnes interpellées sont accusées « d’appropriation ou de détournement de biens publics, de trafic d’influence, de blanchiment d’argent, d’association de malfaiteurs et de trahison ». Les onze personnes non fonctionnaires arrêtées sont des hommes d’affaires. L’un d’eux, Daniel Pietro, a été appréhendé en République dominicaine alors qu’il tentait de s’enfuir. Les fonctionnaires ont procédé « à des opérations pétrolières parallèles » à celles de Petróleos de Venezuela en « chargeant du pétrole brut sur des navires (…) sans aucun type de contrôle administratif », selon le rapport du parquet.
Le procureur n’a pas révélé le montant des détournements mais la presse parle de « 3 milliards de dollars ». Hermann Escarra, député du parti au pouvoir, a évoqué un montant de 23 milliards de dollars. Depuis 2017, l’industrie pétrolière du Venezuela a été visée par de nombreuses enquêtes, qui se sont soldées par l’arrestation de près de 200 employés et de deux ministres du pétrole, Eulogio del Pino et Nelson Martinez. Ce dernier est mort en détention.
Le président Nicolas Maduro, qui a déjà lancé des opérations anti-corruption par le passé, a indiqué que les enquêtes avaient commencé en octobre. Il s’était notamment interrogé sur le train de vie de ces hauts fonctionnaires qui vivaient, selon lui, comme de « nouveaux riches » dans « l’extravagance ».
Cette nouvelle affaire de corruption risque de porter un nouveau coup dur à une économie déjà en difficulté. Le Venezuela, qui possède les plus grandes réserves de pétrole au monde, traverse depuis plusieurs années une crise économique majeure, marquée par une inflation galopante et une pénurie de produits de première nécessité.