Les véhicules électriques en 2020 vivent une année difficile. En effet un rapport, publié le 19 mai, prévoit que les achats mondiaux des ventes de véhicules électriques vont chuter de 18%. Les ventes atteindront ainsi un nombre de 1,7 million en 2020. Selon BloombergNEF, auteur du rapport, la pandémie va mettre fin à 10 années de croissances consécutives.
En réalité, c’est tout le marché de l’automobile qui va être impacté. Le coronavirus va provoquer un ralentissement majeur des ventes automobiles mondiales en 2020. En effet, les ventes de voitures à moteur à combustion devraient chuter de 23% cette année. Le marché sera cahoteux pendant les trois prochaines années. L’électrification des transport devrait tout de même accélérer à long terme.
Les perspectives d’avenir des ventes de véhicules électriques après le coronavirus
L’évolution des ventes de véhicules électriques
Les données montrent que les voitures électriques représenteront 3% des ventes mondiales de voitures en 2020, et 7% en 2023, soit l’équivalent de 5,4 millions d’unités.
BNEF prévoit que 58 % des ventes de voitures particulières neuves dans le monde seront des voitures électriques d’ici 2040. Cela représentera 31% du parc automobile élargi. BNEF estime également que les véhicules électriques représenteront 67% de tous les autobus municipaux en circulation dans 20 ans. De plus, 47% des deux-roues et 24% des véhicules utilitaires légers seront électriques.
L’implication de l’évolution des ventes de voitures électriques sur la production d’électricité
Les véhicules électriques de tous types devraient ajouter 5,2% à la demande mondiale d’électricité d’ici 2040, selon le BNEF. Ces chiffres ont des implications majeures pour les marchés du pétrole et de l’électricité. En effet l’électrification des transports fait déjà disparaître près d’un million de barils de pétrole par jour. D’ici 2040, on prévoit qu’elle fera disparaître 17,6 millions de barils par jour.
La part des différents moteurs sur le marché
BNEF pense que les ventes mondiales de voitures à moteur à combustion interne (ICE) ont atteint un sommet en 2017. Ils devraient poursuivre leur déclin à long terme après une reprise temporaire après la crise. Pour la première fois, la BNEF prévoit que les ventes globales de véhicules particuliers neufs atteindront leur sommet en 2036, car l’évolution de la démographie mondiale, l’urbanisation croissante et la mobilité plus partagée l’emportent sur les effets du développement économique. Mais la taille du parc automobile continuera de croître.
Comme le prix des batteries lithium-ion continue de baisser, la durée de vie et les coûts initiaux d’une voiture électrique « passeront » à leurs équivalents à moteur à combustion interne vers 2025, en moyenne. Il est prévu que les technologies des piles à combustible à hydrogène représenteront 3,9% des ventes de véhicules utilitaires lourds et 6,5% des ventes d’autobus municipaux dans le monde d’ici 2040.
Mais le rapport note que les piles à combustible ne devraient pas empiéter beaucoup sur les marchés des véhicules commerciaux plus légers ou des voitures particulières.
Les véhicules autonomes commenceront à jouer un rôle beaucoup plus important à la fin des années 2030, aidés par le déploiement croissant de systèmes avancés d’aide à la conduite et la mise en place de chaînes d’approvisionnement en capteurs.
Les infrastructures de tarification devront être considérablement renforcées
Plus de points de recharges nécessaires pour accueillir les nouvelles véhicules électriques
Une augmentation massive des infrastructures de recharge sera nécessaire pour suivre l’évolution des ventes de voiture électrique. Le BNEF estime que le monde aura besoin d’environ 290 millions de points de recharge d’ici 2040. Cela représente un investissement de plus de 500 milliards de dollars. 78% de l’investissement sera dirigé vers la recharge à domicile, sur le lieu de travail et dans les commerces privés
Dans le même temps, l’investissement dans les infrastructures publiques de tarification est considéré comme un montant cumulé de 111 milliards de dollars dans tous les pays d’ici 2040.
Le BNEF estime que la plupart de ces investissements peuvent être réalisés de manière rentable par le secteur privé, étant donné que les taux d’utilisation augmenteront dans les années 2020, mais le soutien des gouvernements pourrait être nécessaire dans certaines régions.
Véhicules de tourismes et transports publics
Il y a actuellement plus de sept millions de véhicules électriques de tourisme sur les routes. On compte aussi plus de 500 000 bus électroniques, près de 400 000 camionnettes et camions de livraison électriques. Enfin, il y a 184 millions de cyclomoteurs, scooters et motos électriques sur les routes du monde entier. La majorité des bus électroniques et des deux-roues électriques en circulation se trouvent en Chine.
En raison de la crise du coronavirus, l’analyse note qu’il y aura plus qu’un effet à court terme sur les transports publics, car les verrouillages seront moins fréquents. Elle indique qu’il y aura probablement une réduction durable de la fréquentation des services municipaux de bus et de métro, avec une augmentation probable des embouteillages dans les villes.
Bien que les opérateurs de mobilité partagée aient souffert, la BNEF pense qu’ils rebondiront rapidement sur le dos des services de livraison de nourriture, de logistique et de micromobilité.