Le vice-Premier ministre polonais, Krzysztof Gawkowski, a catégoriquement rejeté les accusations récentes selon lesquelles la Pologne aurait aidé à organiser le sabotage des gazoducs Nord Stream en mer Baltique. Ces accusations, portées par August Hanning, ancien chef du Bundesnachrichtendienst (BND), suggèrent que la Pologne aurait fourni un soutien logistique à une équipe ukrainienne responsable de l’attaque, sous l’impulsion de ses dirigeants. Gawkowski qualifie ces allégations de « mensonges », les attribuant à une campagne de désinformation orchestrée par la Russie.
Les affirmations de Hanning, reprises par plusieurs médias, posent que cette opération aurait nécessité un accord entre les présidents ukrainien et polonais. Varsovie, en réponse, maintient qu’aucune preuve ne peut étayer ces accusations, insistant sur le fait que la Pologne n’a joué aucun rôle dans cet incident.
Enquête et poursuites
Dans le cadre de l’enquête allemande, le parquet polonais a confirmé avoir reçu un mandat d’arrêt de Berlin contre un citoyen ukrainien résidant en Pologne, suspecté d’avoir participé à l’opération. Ce dernier aurait quitté le territoire polonais avant l’émission du mandat. L’enquête allemande se poursuit, mais Varsovie reste catégorique sur son non-engagement dans cette affaire.
Cette situation met en lumière les relations complexes entre les pays de l’Europe de l’Est et la Russie, exacerbées par les récents conflits. L’affaire Nord Stream s’inscrit dans une série d’accusations et de contre-accusations entre les États impliqués, chacune cherchant à se dédouaner de toute responsabilité.
Réaction ukrainienne et implications géopolitiques
L’Ukraine, par la voix de Mykhailo Podoliak, conseiller présidentiel, rejette également toute implication, qualifiant les accusations de « non-sens ». Kiev soutient qu’il n’y a aucun intérêt stratégique à saboter une infrastructure aussi vitale pour l’approvisionnement énergétique de l’Europe. Ces dénégations interviennent dans un contexte où chaque acteur cherche à défendre sa position tout en accusant l’autre camp de manipulations.
L’affaire du sabotage de Nord Stream a des répercussions majeures sur la sécurité énergétique européenne. Elle accentue les tensions géopolitiques et pose la question de la protection des infrastructures critiques face à des menaces de plus en plus sophistiquées. La réponse des autorités polonaises et ukrainiennes reflète la volonté de maintenir l’intégrité de leurs positions tout en soulignant les dangers de la désinformation dans un environnement déjà sous pression.