Le variant Omicron n’a pas forcé l’OPEP+ à réduire sa politique d’augmentation de l’offre pétrolière.
Face au Variant Omicron, l’OPEP+ fait preuve d’optimisme
Le 2 décembre 2021, l’OPEP+ a finalement consenti à augmenter sa production de brut de 400 000 barils par jour. Cette décision semble marquer un retour à l’optimisme après de premières études montrant qu’Omicron serait moins létale. Washington accueille positivement cette décision après avoir mis la pression pour limiter la hausse des prix.
« L’OPEP+ semble optimiste quant à l’ampleur de l’impact de l’omicron sur la demande de brut […] Les limites semblent être fixées pour les prix du brut […] à moins que plusieurs États américains ne se remettent en confinement ». Edward Moya, analyste chez OANDA.
L’OPEP modère néanmoins l’enthousiasme en précisant qu’elle se tenait prête à couper sa production en cas de reprise épidémique. En effet, beaucoup d’appréhension demeure sur le nouveau variant Omicron et les restrictions commencent à s’accumuler en Europe.
Ce chaud-froid de l’organisation a eu pour conséquence de pousser les marchés dans l’incertitude. Depuis jeudi 2 décembre 2021, les cours repartent à la hausse après une importante chute.
Un contexte qui demeure anxiogène pour les producteurs
Depuis le début du redémarrage économique, l’organisation craignait une reprise épidémique avec un nouvel effondrement de la demande. Jusqu’à la semaine dernière l’OPEP+ avait gardé sa production inférieure aux exigences des pays consommateurs pour éviter une surproduction. Une crainte ravivée par l’apparition du variant Omicron.
La chute spectaculaire des prix du brut suite aux confinements s’était soldée par un effondrement historique des cours. Une expérience que les pays producteurs ne souhaitent pas revivre avec Omicron. D’où la primauté du principe de précaution. Malgré les doutes sur omicron, l’OPEP+ aurait finalement fait preuve d’optimisme au vu des premiers résultats d’investigation sur le virus.
Pressions américaines pour baisser les prix
Cependant, nombre d’experts estiment que ce sont les pressions américaines qui ont finalement poussé l’OPEP+ à augmenter sa production. L’administration Biden s’inquiète depuis des mois de la hausse des prix du carburant. En conséquence, l’autorité fédérale avait finalement décidé de libérer les réserves stratégiques américaines pour forcer la baisse des prix.
Selon des observateurs, les pays du golfe auraient finalement consenti à augmenter leurs exportations afin d’éviter la confrontation avec Washington. Mais selon Gary Ross, chef de la direction Black Gold Investors LLC, cette baisse des cours est temporaire, car décorrélée de la situation économique réelle.
« La politique triomphe sur l’économie. Les pays consommateurs ont exercé suffisamment de pression […] Mais des prix plus faibles maintenant ne signifieront que plus forts plus tard. », déclare Gary Ross.
Un engagement à mesurer
L’effet de cette hausse de la production doit en effet être modérée. Car la demande ne cesse de grimper, tandis que l’offre reste insuffisante. Qui plus est, cette hausse consentie ne correspond qu’à la mise en conformité de l’OPEP avec des accords antérieurs.
« Jusqu’à présent, nous ne voyons aucun signe d’affaiblissement de la demande à l’échelle mondiale. », observe JPMorgan.
Enfin, beaucoup d’incertitude demeurent sur les évolutions du variant Omicron. Si certains acteurs économiques sont optimistes, l’OPEP+ reste excessivement prudente. La hausse des restrictions en Europe et dans certains États américains pourrait pousser l’organisation pétrolière à faire un rétropédalage.
L’OPEP+ reste prête à faire marche arrière
La prochaine réunion de l’OPEP+ doit se tenir le 3 janvier 2022. La question reste de savoir si elle se montrera aussi confiante qu’en décembre 2021. Pour l’instant, le différentiel entre l’offre et la demande se creuse et continue de freiner la reprise économique.
Les États-Unis ont déjà annoncé qu’ils se montreraient « flexible » sur la libération des réserves stratégiques. Ce qui laisse entendre subtilement la détermination de Washington à intervenir pour maintenir des prix bas.
En attendant, les pays membres annoncent garder un œil attentif sur les évolutions de la situation sanitaire. En fin de compte l’incertitude demeure.