Alors que le monde craint une nouvelle crise avec l’arrivé du variant Omicron, les premières études se veulent rassurantes. Bien que plus contagieux le virus serait moins sujet aux formes graves. L’Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP) auparavant prudente sur la situation à finalement consentie à augmenter sa production.
L’OPEP fait preuve d’optimisme
Le 2 décembre l’OPEP+ a finalement consenti à augmenter sa production de brut de 400 000 barils par jour. Cette décision semble marquer un retour à l’optimisme après de premières études montrant qu’Omicron serait moins létale. Cette décision a été accueillie positivement par Washington qui faisait pression pour limiter la hausse des prix.
« L’OPEP+ semble optimiste quant à l’ampleur de l’impact de l’omicron sur la demande de brut […] Les limites semblent être fixées pour les prix du brut […] à moins que plusieurs États américains ne se remettent en confinement ». Edward Moya, analyste chez OANDA.
L’OPEP a néanmoins modéré l’enthousiasme en précisant qu’elle se tenait prête à couper sa production en cas de reprise épidémique. En effet beaucoup d’appréhension demeure sur le nouveau variant et les restrictions commencent à s’accumuler en Europe. Ce chaud-froid de l’organisation a eu pour conséquence de pousser les marchés dans l’incertitude. Mardi le prix du baril avait chuté de plus de 3$ pour finalement repartir à la hausse aujourd’hui.
«Le Brent a grimpé à 71 dollars le baril, ce qui le place environ 5 dollars au-dessus du plus bas journalier d’hier […] L’OPEP+ a déclaré qu’elle pourrait reconsidérer sa décision d’hier à court terme si les conditions du marché venaient à changer » Carsten Fritsch de Commerzbank.
Un contexte qui demeure anxiogène pour les producteurs
Depuis le début du redémarrage économique l’organisation craignait une reprise épidémique avec un nouvel effondrement de la demande. Jusqu’à la semaine dernière l’OPEP+ avait gardé sa production inférieur aux exigences des pays consommateurs pour éviter une surproduction. Une crainte ravivé par l’apparition du variant Omicron même si les premières études rassurent.
En effet la chute spectaculaire des prix du brute suite aux confinements s’était soldé par un effondrement historique des cours. Une expérience que les pays producteurs ne souhaitent pas revivre avec Omicron, d’où la primauté du principe de précaution. Malgré les doutes sur omicron l’OPEP+ aurait finalement fait preuve d’optimisme au vu des premiers résultats d’investigation sur le virus.
Pressions américaines pour baisser les prix
Cependant, nombre d’experts estime que se sont les pressions américaines qui ont finalement poussé l’OPEP à augmenter sa production. L’administration Biden s’inquiète depuis des mois de la hausse des prix du carburant, couplé avec la baisse de popularité du président. La semaine dernière l’autorité fédérale avait finalement décidé de libérer les réserves stratégiques américaines pour forcer la baisse des prix.
Selon des observateurs, les pays du golfe auraient finalement consenti à augmenter leurs exportations afin d’éviter la confrontation avec Washington. Mais selon Gary Ross, cette baisse des cours sera temporaire car décorrélée de la situation économique réelle.
« La politique triomphe sur l’économie. Les pays consommateurs ont exercé suffisamment de pression […] Mais des prix plus faibles maintenant ne signifieront que plus forts plus tard ». Gary Ross, Chef de la direction Black Gold Investors LLC.
Un engagement à mesurer
L’effet de cette hausse de la production doit en effet être modéré. Car la demande ne cesse de grimper tandis que l’offre reste insuffisante. Qui plus est cette hausse consentit ne correspond qu’a la mise en conformité de l’OPEP avec des accords antérieurs. Enfin selon Goldman Sachs, la baisse des prix mardi n’est pas corrélée à la réalité mais à un excès de confiance.
« Jusqu’à présent, nous ne voyons aucun signe d’affaiblissement de la demande à l’échelle mondiale ». JPMorgan.
Enfin beaucoup d’incertitude demeure sur les évolutions du variant omicron. Si certains acteurs économiques sont optimistes, l’OPEP reste excessivement prudente. La hausse des restrictions en Europe et dans certain États américains pourrait pousser l’organisation pétrolière à faire un rétropédalage.
L’OPEP reste prête à faire marche arrière
La prochaine réunion de l’OPEP+ doit se tenir le 3 janvier 2022. La question reste de savoir si elle se montrera aussi confiante qu’en décembre au vu de la situation avec omicron. Pour l’instant le différentiel entre l’offre et la demande se creuse et continue de freiner la reprise économique.
Les États-Unis ont déjà annoncé qu’ils se montreraient «flexible» sur la libération des réserves stratégiques. Ce qui laisse entendre subtilement la détermination de Washington à intervenir pour maintenir des prix bas.
En attendant les pays membres ont annoncé garder un œil attentif sur les évolutions de la situation sanitaire. En fin de compte l’incertitude demeure.