Vallourec, spécialisé dans les tuyaux sans soudure pour l’industrie pétrolière, est sorti du rouge au troisième trimestre, bénéficiant notamment d’un “souci de sécurité énergétique” des pays privés de gaz russe, et de la décision “difficile” de fermer ses usines en Allemagne en 2023 pour garantir sa “survie”.
Le groupe français a annoncé pour le troisième trimestre un résultat net part du groupe de 6 millions d’euros après une perte de 7 millions l’an passé,sur un chiffre d’affaires en hausse de 54% à 1,28 milliard d’euros.
Sur neuf mois, la perte nette s’alourdit cependant à 444 millions d’euros contre 49 millions sur la même période de 2021.
“Nous avons pris de difficiles mais nécessaires décisions pour la survie du groupe”, a rappelé le PDG Philippe Guillemot, nommé il y a sept mois.
Le groupe affiche des “résultats très encourageants” au troisième trimestre, a-t-il souligné lors d’un entretien téléphonique avec la presse.
En mai, à l’issue d’un long processus de restructuration financière, le groupe a annoncé la suppression de 3.000 postes dans le monde, dont 320 en France, suivant l’arrêt de la fabrication de tubes en Europe, la fermeture de ses usines allemandes, et le transfert d’une partie de ses activités au Brésil.
Depuis, Vallourec s’est rapproché de ses clients pétroliers traditionnels avec lesquels il a obtenu des contrats d’approvisionnement à long terme, notamment avec le saoudien Saudi Aramco, ADNOC à Abu Dhabi et Petrobras au Brésil. Il bénéficie aussi d’une “forte dynamique commerciale” aux Etats-Unis, où les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Europe ont vivement progressé depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
“Beaucoup ne croyaient plus en l’avenir du groupe, et aujourd’hui Vallourec a un futur car des décisions maintes fois repoussées ont été enfin prises” a ajouté M. Guillemot.
Le plan “New Vallourec” d’amélioration des performances et de réorganisation des activités va être étendu au Brésil.
Aux Etats-Unis et en Arabie Saoudite, le groupe prévoit d’augmenter sa production pour “profiter” de l’augmentation des investissements pétroliers.
Pour l’avenir, outre son coeur de métier, le pétrole, Vallourec pense que ses savoir-faire peuvent être utilisés dans les activités émergentes et en plein développement de capture du carbone, puisque ses tuyaux sans soudure sont “capables de résister à des environnements très hostiles en termes de température, pression et corrosion”.
Il envisage aussi un développement dans la géothermie, où il est déjà présent, ainsi que dans le stockage de l’hydrogène.
Le groupe a aussi annoncé avoir reçu l’autorisation de poursuivre l’exploitation de la mine de fer de Pau Branco au Brésil, en utilisant des parcs de stockage de résidus alternatifs “jusqu’au début du second trimestre 2023″.
Début 2022, Vallourec s’est vu infliger une amende de quelque 45 millions d’euros pour “dégâts environnementaux” après le débordement d’une digue de contention de sédiments de cette mine.
“Nous avons achevé les travaux nécessaires au rétablissement du niveau de sécurité minimum requis pour l’utilisation du parc de résidus miniers Cachoeirinha” a-t-il précisé.