Le gouverneur de l’Utah, Spencer Cox, a dévoilé une proposition budgétaire de 20 millions de dollars pour préparer l’État à intégrer des réacteurs nucléaires, tout en allouant 4,2 millions supplémentaires à la géothermie. Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre de son plan énergétique « Operation Gigawatt », visant à doubler la production énergétique de l’État au cours des dix prochaines années. Cette vision stratégique cherche à allier diversification des sources et modernisation du mix énergétique.
Ce financement, soumis à l’approbation de la législature de l’Utah, permettrait de préparer des sites pour l’installation de réacteurs nucléaires avancés, notamment les petits réacteurs modulaires (Small Modular Reactors, SMR). Ces technologies, actuellement en processus de licence auprès de la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis, sont perçues comme une étape clé pour renforcer la sécurité énergétique et réduire la dépendance aux énergies fossiles.
Focus sur la géothermie
La géothermie constitue un pilier de cette stratégie. En 2023, elle a contribué à 8 % de l’électricité renouvelable produite dans l’État, contre 11 % pour l’énergie solaire. Ces deux sources sont néanmoins éclipsées par le charbon et le gaz naturel, qui dominent encore largement la production énergétique globale de l’Utah. En investissant dans ces ressources, l’administration Cox ambitionne de renforcer la fiabilité énergétique tout en ouvrant la voie à des solutions plus durables.
Un positionnement distinct des politiques fédérales
L’orientation stratégique de l’Utah s’oppose à celle du Bureau de gestion des terres (Bureau of Land Management, BLM), qui privilégie l’expansion de l’énergie solaire sur 31 millions d’acres de terres publiques dans l’Ouest des États-Unis. Cox a exprimé ses doutes quant à la viabilité à long terme de cette approche, affirmant que le nucléaire et la géothermie offrent des solutions plus fiables et adaptées aux besoins de l’État.
Le gouverneur du Nevada, Joe Lombardo, partage des préoccupations similaires. Il envisage de contester les projets solaires du BLM, craignant des répercussions négatives sur les communautés locales et les écosystèmes protégés. Ces divergences mettent en lumière les tensions croissantes entre les priorités énergétiques fédérales et les stratégies régionales.
Une stratégie énergétique axée sur les ressources locales
Bien que l’Utah ne dispose pas encore de centrales nucléaires opérationnelles, il joue déjà un rôle clé dans le secteur grâce à la seule usine active du pays pour le traitement du minerai d’uranium. Récemment, deux mines d’uranium de l’est de l’État ont repris leurs activités après plus de dix ans de stagnation, soulignant l’importance stratégique de cette ressource pour l’avenir énergétique de l’État.
À travers ce plan ambitieux, le gouverneur Cox souhaite positionner l’Utah comme un acteur clé de la transition énergétique, capable de concilier croissance économique et respect des engagements environnementaux. Cette stratégie pourrait servir de modèle pour d’autres États confrontés aux défis similaires de diversification et de durabilité énergétique.