L’US Golf Coast, ou USGC, est une route particulièrement fréquentée par les navires-citernes. Cependant, des retards empêchent le chargement de produits pétroliers propres sur la côte du Golfe du Mexique. Ces produits doivent être expédiés vers des régions telles que l’Amérique du Sud ou l’Europe, où la demande est actuellement élevée.
Une météo capricieuse
D’une part, de nombreux retards sont liés à la météo. De violentes intempéries ont touché les ports de l’est du Mexique. Depuis le 7 avril, environ 27 pétroliers attendent de pouvoir décharger dans les ports de Tuxpan, Pajaritos, Veracruz et Tampico. Un front froid a entraîné la fermeture complète de certains de ces ports, selon des sources du marché.
À titre d’exemple, le port de Pajaritos permet aux navires déjà à quai de décharger des produits. À l’inverse, le port de Tuxpan ne laisse plus aucun pétrolier opérer. Selon des sources de S&P Global, 7 MR, transportant chacun 38 000 tonnes de produits raffinés, flottent au large des côtes mexicaines. Ces mêmes sources confient :
« Les navires qui sont déjà entrés dans le port de Tuxpan avant la fermeture sont autorisés à décharger, mais les autres sont bloqués, ce qui a provoqué certains retards ».
D’autres facteurs impactent le tonnage des navires
Les marchés américains des pétroliers propres ont été le théâtre d’un grand nombre de réparations depuis le 31 mars. Cela a entraîné une diminution du tonnage et poussé le fret à des sommets inégalés. Selon les données de S&P Global Commodity Insights, ce dernier est en très large hausse par rapport à la semaine dernière.
En effet, une semaine de fixation des prix entre le 30 mars et le 8 avril a fait grimper le fret de 125 % sur les 38 000 tonnes de la route USGC-Transatlantique. Il a également augmenté de 98 % et de 100 % sur les routes interrégionales de référence vers le Chili et le Brésil. Les participants au marché ont déclaré que les taux des pétroliers propres d’Amérique pourraient se maintenir à leurs niveaux actuels pendant un certain temps. Un armateur s’exprime à ce sujet :
« Il y a encore des cargaisons travaillant 15-20 fenêtres où l’offre de tonnage est mince. Peut-être que dans quelques semaines, avec les ballasts, [le fret] pourrait se stabiliser ».
Une situation temporaire ?
La situation, notamment au niveau du fret, devrait se résorber progressivement dans les semaines à venir. En effet, les armateurs s’opposent au maintien du fret à des niveaux aussi élevés. Un courtier maritime confirme cette hypothèse :
« Je pense que cela ne durera pas un mois, mais peut-être quelques semaines de plus, ce n’est tout simplement pas viable pour les affréteurs ».
Toutefois, nous devons nous attendre à une réduction du tonnage en provenance d’Europe. Un arbitrage difficile de l’essence sur la route de 37 000 t UKC-USAC devrait réduire davantage le tonnage disponible sur l’USGC. Le nombre de pétroliers lestant habituellement vers l’USGC devrait donc diminuer.
De plus, les exportations d’essence de l’Europe du Nord-Ouest vers l’USAC devraient chuter fortement au cours de cette semaine. Les prix élevés en Europe entraînent une accumulation de cargaisons invendues dans la plate-forme commerciale d’Amsterdam-Rotterdam-Anvers.
Ainsi, environ 102 000 tonnes d’essence ont été chargées en Europe du Nord-Ouest pour être exportées vers l’USAC au cours de la semaine passée. Cela représente une baisse de 100 000 tonnes par rapport à la semaine précédente, selon les données d’expédition de Kpler.