Les réserves commerciales de pétrole brut ont de nouveau enregistré une forte contraction aux Etats-Unis la semaine dernière, selon des chiffres publiés mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), sous l’effet d’une montée en puissance de la demande de produits raffinés.
Lors de la semaine achevée le 31 mars, les stocks commerciaux américains ont baissé de 3,7 millions de barils, soit plus du double de ce qui était attendu par les analystes (-1,7 million), selon un consensus établi par l’agence Bloomberg. Ce repli fait suite à une diminution massive de 7,5 millions de barils la semaine précédente. Petit événement, les réserves stratégiques, stables depuis début janvier, ont légèrement reculé de 400.000 barils.
En vertu d’une loi votée au Congrès en 2015, le gouvernement américain va devoir ponctionner sur ces réserves quelque 26 millions de barils d’ici juin pour les vendre sur le marché. La réduction sensible des stocks commerciaux intervient malgré un léger ralentissement du taux d’utilisation des raffineries, tombé à 89,6% contre 90,3% une semaine plus tôt.
En outre, la période a été marquée par un rebond des importations (+34% sur une semaine), de nature à augmenter la quantité d’or noir disponible sur le marché américain et, potentiellement, de gonfler les stocks. « Mais les exportations ont été soutenues » (+14%), a relevé Matt Smith, de Kpler. « Quant aux raffineries, même si elles ont marqué le pas, elles sont restées à un niveau élevé » de production, absorbant plus de 15,6 millions de barils de brut par jour.
Autre élément justifiant la fonte des stocks, l’EIA n’a procédé qu’à un ajustement statistique modéré par rapport aux semaines précédentes concernant les volumes arrivant sur le marché. Elle n’a ainsi ajouté que 918.000 barils par jour aux quantités enregistrées, contre le double la semaine d’avant. La demande a continué à montrer des signes de raffermissement, grâce au regain de l’essence, du kérosène, mais surtout des produits distillés (+14% sur une semaine), dont fait partie le gazole. « Ces chiffres sont bons », a commenté Matt Smith, pour qui « la tendance est positive ».
En moyenne sur quatre semaines, indicateur suivi par les analystes, la demande d’essence est ainsi supérieure de 3,9% à son niveau d’il y a un an à la même époque. Autre indicateur d’une demande soutenue, les stocks d’essence sont descendus de 4,1 millions de barils sur la semaine, soit le double de ce qui était attendu (-2 millions). Quant à la production, elle est restée inchangée à 12,2 millions de barils par jour.