Les réserves commerciales de pétrole brut aux États-Unis ont bondi de 9,9 millions de barils, bien plus qu’attendu, mais celles de fioul et de gazole ont reculé, selon les chiffres publiés jeudi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).
Les analystes prévoyaient une hausse d’un million de barils des stocks commerciaux de brut pour la semaine achevée le 7 octobre, selon un consensus d’analystes établi par l’agence Bloomberg.
Les stocks de produits distillés, notamment de gazole et de fioul de chauffage, en revanche, ont fondu de 4,9 millions de barils contre une diminution attendue de 2 millions de barils.
Ces réserves de carburants et de fioul sont désormais de 23% en dessous de leurs moyennes ces cinq dernières années.
Cette fonte des réserves de produits distillés a fait réagir le marché et immédiatement fait grimper les cours du brut.
Vers 16H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s’envolait 2,20% à 94,51 dollars alors qu’il était en repli quelques minutes avant la publication de ces chiffres, à cause d’un mauvais indicateur d’inflation américain qui fait craindre une récession.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en novembre gagnait pour sa part 2,29% à 89,27 dollars.
“Le gros souci est ce chiffre des produits distillés. Les réserves approchent dangereusement le maigre niveau de 100 millions de barils ce qui sera une première depuis 2003″, s’est alarmé Robert Yawger de Mizuho USA.
“Du coup, la présomption est que lorsqu’on sera en plein hiver, les raffineurs vont devoir utiliser beaucoup de brut pour produire plus de produits distillés”, alors que certaines régions américaines se chauffent encore massivement au fioul, a expliqué l’analyste.
Ces perspectives faisaient paradoxalement monter les cours, même si le chiffre global des réserves de brut a grimpé, ce qui normalement entraîne les prix à la baisse.
Les stocks d’essence ont quant à eux gonflé de 2 millions de barils contre un repli d’autant prévu par les analystes.
La vive augmentation des stocks de brut s’explique notamment par une baisse des exportations (-1,6 millions de barils par jour), par une légère hausse des importations à l’orée de l’hiver (+116.000 b/j) alors qu’elles avaient fortement diminué la semaine d’avant et surtout par une consommation en recul, notamment pour l’essence.
La demande de produits pétroliers a diminué sur la semaine de 1,5 million de barils par jour à 19,2 millions. Sur quatre semaines, elle est inférieure de 3,8% par rapport à la même époque de l’an dernier.
La production américaine a également diminué millions de barils par jour (-100.000).
L’administration américaine a par ailleurs continué de puiser dans les stocks stratégiques (SPR) qui affichent leur plus bas niveau depuis 1984.
Ils ont ainsi diminué la semaine dernière de 7,7 millions de barils à 408,7 millions.
Depuis que le gouvernement du président américain Joe Biden a demandé d’utiliser ces réserves, en septembre 2021, elles ont fondu de 208 millions de barils.