L’Environmental Protection Agency (EPA) des États-Unis lance des audits approfondis sur les chaînes d’approvisionnement de plusieurs producteurs de carburants renouvelables. Ces enquêtes, commencées en juillet 2023, visent à vérifier l’authenticité et la durabilité des huiles de cuisson usagées utilisées dans la production de biodiesel. Cette initiative est une réponse directe aux préoccupations croissantes concernant l’utilisation potentiellement frauduleuse d’huiles de palme, moins coûteuses et écologiquement nuisibles, à la place des huiles usagées.
Les producteurs de biodiesel peuvent bénéficier de nombreux subsides environnementaux et climatiques en utilisant des ingrédients durables comme l’huile de cuisson usagée. Toutefois, l’augmentation spectaculaire des exportations d’huiles usagées d’Asie a suscité des doutes sur la véracité des volumes déclarés, alimentant les craintes de pratiques frauduleuses où des produits moins durables seraient étiquetés comme huiles de cuisson usagées pour profiter des subsides.
Réactions et Régulations
En réponse à ces préoccupations, plusieurs sénateurs américains demandent un renforcement des contrôles sur les matières premières des biocarburants. Le 20 juin, six sénateurs, menés par Roger Marshall et Sherrod Brown, ont adressé une lettre aux agences fédérales exigeant des vérifications rigoureuses des importations, similaires à celles appliquées aux chaînes d’approvisionnement nationales.
Une seconde lettre, envoyée le 30 juillet par quinze sénateurs au Département du Trésor, recommande d’exclure les matières premières importées, telles que l’huile de cuisson usagée, du programme de crédits d’impôt sur les carburants propres instauré par l’Inflation Reduction Act. L’objectif est de garantir que les subventions profitent uniquement aux sources durables et vérifiées.
Conséquences et Perspectives
Les audits de l’EPA pourraient avoir des répercussions significatives sur le marché des biocarburants. Si des fraudes sont avérées, les producteurs concernés pourraient perdre leur accès aux crédits et subsides, impactant ainsi leur compétitivité. De plus, cette situation pourrait inciter à une révision des régulations et à un renforcement des contrôles internationaux.
L’Union européenne mène également des enquêtes similaires, ce qui pourrait influencer les pratiques commerciales et renforcer la coopération internationale pour assurer la durabilité des chaînes d’approvisionnement en biocarburants.
Ces initiatives visent à garantir que les politiques environnementales des différents pays soient respectées et que les pratiques frauduleuses n’entachent pas les efforts pour promouvoir des carburants plus propres et plus durables.
En fin de compte, les audits de l’EPA pourraient renforcer la transparence et l’intégrité du marché des biocarburants, assurant ainsi que les objectifs environnementaux et climatiques soient réellement atteints.