Le groupe UNITe, producteur d’électricité à partir de sources renouvelables, a été désigné lauréat de deux projets photovoltaïques dans le département du Puy-de-Dôme. Ces installations, situées sur les territoires des communes d’Avèze et de Malauzat, ont été retenues lors du dernier appel d’offres « PPE2 PV Sol » publié par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Les deux projets s’inscrivent dans une logique de reconversion de foncier communal, avec une orientation vers la production énergétique sur des surfaces aujourd’hui peu valorisées.
Un modèle agrivoltaïque à Avèze
Le projet d’Avèze, d’une puissance de 11,7 mégawatts, concerne un terrain en cours d’enfrichement. Il prévoit la remise en pâture de la zone, couplée à l’installation d’une centrale agrivoltaïque. Ce modèle permettra à une éleveuse locale d’étendre son activité ovine, avec le soutien d’infrastructures agricoles complémentaires. La production annuelle de la centrale est estimée à 12,3 gigawattheures, sur une durée de contrat de 30 ans. Le terrain appartient à la commune et au Syndicat mixte de gestion forestière (SMGF), co-initiateurs du projet.
Réhabilitation d’un site pollué à Malauzat
Le second projet, localisé à Malauzat, porte sur un ancien site de stockage de matériaux considéré comme impropre à un usage agricole. La future centrale, d’une capacité de 1,9 mégawatt, sera composée d’environ 3 000 panneaux solaires et devrait produire 2,5 gigawattheures par an. L’exploitation est prévue sur une période de 40 ans. Le site se trouve à l’écart des zones résidentielles et n’a pas suscité d’opposition notable lors de la concertation publique.
Des ajustements pour limiter l’emprise écologique
Les deux centrales ont été conçues avec une réduction volontaire de leur emprise initiale, à la suite d’études écologiques menées en amont. À Avèze, plusieurs îlots boisés ont été exclus du périmètre pour préserver les habitats du chat forestier et de la mésange boréale, deux espèces protégées. La zone humide recensée a également été évitée. À proximité, une forêt de résineux dégradée fera l’objet d’un programme de réhabilitation financé par UNITe.
À Malauzat, les études ont révélé la présence du papillon protégé Eriogaster catax, inscrit sur la liste rouge nationale. Pour préserver son habitat, plusieurs buissons d’aubépines ont été déplacés fin 2024. Des zones forestières et prairies de fauche ont également été exclues du projet. Des aménagements pour les chauves-souris sont prévus sur une structure conservée sur site.
Des projets impulsés par les collectivités locales
Les communes d’Avèze et de Malauzat sont à l’origine des appels d’offres ayant abouti à ces projets. En tant que propriétaires des terrains, elles ont conduit la procédure de mise en concurrence avant de sélectionner UNITe. Ce modèle de gouvernance locale renforce l’ancrage territorial des installations tout en répondant aux exigences économiques de viabilisation des fonciers non productifs.
La construction des deux centrales est attendue dans les mois à venir, après l’obtention des autorisations administratives. Chaque chantier fera l’objet d’un calendrier précis, adapté aux périodes de sensibilité écologique identifiées durant les phases d’étude.