Uniper subit de plein fouet la crise énergétique, exacerbée par la guerre en Ukraine et les sanctions à l’encontre de Moscou. L’entreprise annonce une perte nette s’élevant à 12,4 milliards d’euros. La diminution du flux de gaz russe entraîne une forte hausse des prix.
Uniper annonce une perte de €12,4 milliards
Depuis la diminution conséquente du flux de gaz russe via Nord Stream 1, Uniper, pour ne pas souffrir davantage, n’a d’autres choix que d’aller chercher du gaz ailleurs. Ainsi, elle est forcée d’acheter du gaz à un prix plus élevé.
Elle annonce une perte nette de 12,4 milliards de d’euros. Uniper perd, suite aux restrictions sur le gaz, 6,5 milliards d’euros. Aussi, elle subit l’annulation de Nord Stream 2. Celle-ci coûte 2,7 milliards d’euros à la société.
En conséquence, Uniper a demandé de l’aide au gouvernement allemand. Elle a bénéficié d’un soutien financier atteignant 15 milliards d’euros.
Klaus-Dieter Maubach, PDG d’Uniper, explique:
« Pour les sociétés pétrolières et gazières étrangères actives au niveau mondial, de telles pertes pourraient être supportables. En Allemagne, par contre, il n’y a pas une seule entreprise énergétique qu’une telle évolution ne mettrait pas à genoux. »
Il est difficile de prévoir les bénéfices pour l’exercice en cours, à cause de la forte volatilité des prix. Selon S&P Global Commodity Insights, Platts a évalué, le 16 août, le gaz TTF néerlandais pour une livraison à l’horizon d’un an à 206,83 euros/MWh. Une somme record qui a triplé durant les deux derniers mois. Uniper est le reflet d’une Allemagne et une Europe souffrant de la crise du gaz.
Plan de sauvetage
L’Allemagne a ainsi montré sa dépendance au gaz russe. Le gouvernement compte prendre une participation de 30% dans Uniper, dans le cadre d’un plan de sauvetage. Uniper va lancer un plan de stabilisation et attend son approbation d’ici l’automne.
Klaus-Dieter Maubach ajoute:
« Cela permettra d’éviter une réaction en chaîne qui provoquerait des dégâts bien plus importants. Notre priorité absolue est maintenant de mettre rapidement en œuvre le plan de stabilisation. »
L’entrée en vigueur d’une nouvelle taxe sur le gaz prévu pour le 1er octobre 2022, devrait permettre de compenser 90% des pertes enregistrées jusqu’en 2024. Par ailleurs, Uniper cherche des alternatives au gaz russe.
Le gouvernement a également promis des lignes de crédit de 9 milliards d’euros via la KFW, à Uniper. De plus, le gouvernement propose une garantie gouvernementale non définie. Cette garantie s’appliquerait dans le cas où les pertes liées à l’achat de gaz au prix fort dépasseraient 7 milliards d’euros.