Uniper a annoncé un chiffre d’affaires semestriel marqué par un EBITDA ajusté de €379mn ($412mn) et un bénéfice net ajusté de €135mn ($147mn), nettement inférieur à la performance exceptionnelle de l’an dernier. Malgré cette baisse attendue, l’énergéticien maintient ses perspectives financières pour l’exercice en cours et affine sa fourchette de prévisions, visant désormais un EBITDA ajusté entre €1 et €1,3bn ($1.09 à $1.42bn) et un bénéfice net ajusté de €350 à €550mn ($381 à $599mn).
Stratégie de transformation et investissements ciblés
Face à un environnement réglementaire et de marché complexe, Uniper a précisé les contours de sa stratégie de transformation. L’entreprise a déjà validé des investissements à hauteur de €900mn ($978mn) et prévoit de consacrer environ €5bn ($5.43bn) à sa mutation d’ici 2030, principalement dans les segments Green Generation et Flexible Generation. Le groupe ambitionne d’atteindre entre 15 et 20 gigawatts de capacités de production d’ici la fin de la décennie, avec au moins 50% de cette capacité issue de sources renouvelables, bas carbone ou décarbonables.
Uniper prévoit également de participer à l’appel d’offres gouvernemental pour de nouvelles centrales à gaz en Allemagne et de construire deux nouvelles unités au Royaume-Uni, conçues pour intégrer la capture et le stockage de carbone. Ces projets ont été inscrits comme prioritaires par les autorités britanniques, renforçant la présence de l’entreprise sur le marché énergétique du pays.
Optimisation du portefeuille gazier et accords internationaux
La société poursuit l’élargissement de son portefeuille gazier et de gaz naturel liquéfié (GNL), visant une gestion annuelle de 250 à 300 térawattheures (TWh) en cohérence avec ses ventes. Uniper a récemment signé des accords majeurs : un contrat de huit ans avec le canadien Tourmaline Oil Corp pour l’approvisionnement de 4,8mn de tonnes de gaz à partir de 2028, ainsi qu’un accord avec l’australien Woodside portant sur jusqu’à 2mn de tonnes de GNL par an, principalement destiné à l’Europe.
Sur le plan opérationnel, les performances semestrielles restent contrastées selon les segments. Le Green Generation a généré un EBITDA ajusté de €420mn ($457mn), inférieur à l’année précédente, principalement en raison d’une baisse des prix en Suède et d’un arrêt prolongé de la centrale nucléaire Oskarshamn 3. La division Flexible Generation affiche un EBITDA ajusté de €333mn ($362mn), pénalisé par la réduction du portefeuille de production et la fermeture de centrales en Allemagne et au Royaume-Uni.
Réduction des coûts et amélioration de la structure financière
Dans le contexte de volatilité du marché et de décalage réglementaire, Uniper lance un plan de réduction de 400 postes, notamment par le gel de remplacements, avec des mesures spécifiques adaptées à chaque pays d’implantation. Par ailleurs, la société a intégralement remboursé €2,551bn ($2.77bn) à la République fédérale d’Allemagne, tout en conservant une position de trésorerie nette de €3,256bn ($3.54bn) à la fin du semestre.
Les émissions directes de carbone ont chuté de 24% sur un an à 6,3mn de tonnes, en raison notamment de la fermeture de centrales à charbon en Allemagne et au Royaume-Uni et de la cession d’actifs gaziers. Les agences S&P Global Ratings et Scope ont toutes deux relevé la notation crédit de l’entreprise, citant la solidité financière retrouvée, la discipline budgétaire et la clarté stratégique du portefeuille.
Uniper poursuit enfin la mise en œuvre des engagements européens de désengagement d’actifs, avec la vente de sa participation dans AS Latvijas Gaze et la cession d’Uniper Wärme GmbH. La direction financière a salué ces avancées comme une étape vers une activité plus résiliente et diversifiée, dans un contexte de forte concurrence et de transformation accélérée du secteur.