Le géant allemand de l’énergie Uniper, endétresse depuis les interruptions de livraison de gaz russe, s’envolait de
plus de 15% mercredi à la Bourse de Francfort alors que l’Etat pourrait grimper à 30% dans le capital, selon la presse allemande.
Berlin préparerait une augmentation de capital souscrite par l’Etat à hauteur de “30% du capital” d’Uniper, mesure couplée à d’autres apports en “capitaux hybrides”, selon un document du ministère fédéral de l’Économie et du Climat révélé mercredi par le quotidien Handelsblatt.
En outre, le gouvernement fédéral prévoirait d’augmenter les prêts existants de la banque de développement publique KfW de deux à huit milliards d’euros afin de fournir des liquidités à court terme pour les achats de gaz de remplacement ou pour garantir des appels de marge réclamés aux fournisseurs d’énergie par le marché.
Le titre Uniper regagnait 15,00% à 11,96 euros mercredi vers 10H30 GMT, après avoir plongé de près de 50% ces dernières semaines.
Il n’y a pas lieu de “spéculer sur les mesures de stabilisation qui seront mises en oeuvre” pendant que des “pourparlers entre Uniper et (son actionnaire principal finlandais) Fortum sur des mesures de stabilisation” se poursuivent “avec intensité”, a déclaré mercredi une porte-parole du ministère de l’Economie lors d’un point de presse régulier.
Le temps presse avant la publication vendredi d’une révision de la notation financière d’Uniper qui pourrait, en cas de verdict sévère, renchérir les coûts de financement d’Uniper et précipiter sa faillite.
Mais les discussions restent âpres entre Berlin et le finlandais Fortum, lui-même détenu à environs 51% par l’Etat finlandais, lequel préférerait se séparer du boulet Uniper.
Dans l’urgence, le groupe de Düsseldorf a dû activer lundi une ligne de crédit de 2 milliards d’euros octroyée par la banque publique allemande KfW.
Premier stockeur de gaz en Allemagne et à ce titre plus gros client du russe Gazprom, Uniper est frappé de plein fouet par la réduction depuis mi-juin des livraisons russes et a un besoin urgent de liquidités.
Il doit, pour honorer ses contrats, se procurer du gaz sur le marché comptant où les prix ont explosé, ce qui lui cause des “dizaines de millions d’euros” de pertes chaque jour, selon son PDG, Klaus-Dieter Maubach.
Berlin a assuré à ce jour qu’il ne “laissera pas” Uniper faire faillite craignant des effets en cascade comparables à un “Lehman Brothers” de l’énergie.