Le géant allemand de l’énergie Uniper, qui fait l’objet d’un plan de sauvetage par l’Etat pour garantir sa solvabilité, a affiché au premier semestre une perte nette de 12,3 milliards d’euros en raison de la baisse des livraisons de gaz russe, conséquence de la guerre en Ukraine.
“Pour respecter les contrats avec ses clients, Uniper était et est forcé d’acheter du gaz à des prix élevés sur le marché”, explique l’entreprise dans un communiqué.
Des ajustements comptables liés à la réduction des livraisons ainsi qu’au gazoduc Nord Stream 2 ont également pesé à hauteur de plusieurs milliards d’euros sur le résultat.
Uniper s’attend à une perte annuelle, sans la chiffrer, une amélioration du résultat en 2023 et un retour aux bénéfices en 2024.
“Depuis des mois, Uniper joue un rôle essentiel dans la stabilisation de l’approvisionnement en gaz — et ce au prix de milliards d’euros de pertes”, explique le patron, Klaus-Dieter Maubach, dans un communiqué.
Fin juillet, Berlin avait décidé d’injecter des milliards d’euros pour sauver le premier importateur et stockeur de gaz en Allemagne de la faillite.
L’État va notamment monter à hauteur de 30% au capital du groupe en déboursant quelque 7,7 milliards d’euros, le chancelier Olaf Scholz justifiant l’intervention par “l’importance capitale” d’Uniper pour le pays.
Et les contribuables vont également devoir mettre la main au portefeuille: le gouvernement a autorisé les importateurs et distributeurs de gaz à répercuter les hausses du prix du gaz à ses clients à travers un prélèvement exceptionnel.
À partir du 1er octobre, les entreprises pourront demander 2,4 centimes de plus par kilowattheure (KWh) de gaz aux particuliers et entreprises — soit, TVA incluse, quelque 600 euros de plus par an pour un foyer moyen avec deux enfants et une consommation de 20.000 KWh.
Le gouvernement a promis des aides supplémentaires, surtout pour les plus démunis.