Le gazier allemand Uniper, nationalisé l’an dernier après les coupures de livraisons de gaz russe, a déclaré mercredi ne plus avoir besoin de nouvelles aides en capital de l’Etat, en marge de l’annonce d’un retour aux bénéfices au premier trimestre.
Le groupe affirme qu’il n’a « pas subi de pertes supplémentaires au premier trimestre 2023 en raison de l’achat de volumes de gaz de remplacement » et par conséquent, qu’il n’a « pas besoin de nouvelles injections de fonds propres de la part du gouvernement allemand pour le moment », selon un communiqué annonçant des résultats préliminaires de janvier à mars.
Ce communiqué intervient au lendemain d’un décret signé par Vladimir Poutine permettant aux autorités russes d’introduire une administration provisoire pour les actifs détenus par certaines sociétés étrangères en Russie, dont Uniper. Pour le groupe allemand, cela concerne la production d’électricité en Russie à travers sa filiale Unipro. Uniper n’a de fait plus le contrôle sur cette filiale pour laquelle un repreneur local a été trouvé en 2022. Cette opération n’a pas encore reçu le feu vert des autorités russes.
Uniper s’est retrouvé asphyxié l’an dernier après l’arrêt complet des livraisons de gaz russe, obligeant le principal client du russe Gazprom à s’approvisionner sur le marché au comptant où les prix avaient flambé. Les prix du gaz étant retombés depuis, il peut à nouveau équilibrer ses activités, qui reposent aussi sur la livraison d’électricité aux clients de gros et régies municipales. Les prix du gaz restant volatils, « des pertes futures dues à l’achat de volumes de gaz de remplacement et des injections potentielles respectives de capitaux propres ne peuvent être exclues à l’avenir », prévient toutefois le groupe détenu à 99% par l’Etat allemand, le reste par de grands investisseurs.
Uniper a fait état mercredi d’un résultat opérationnel (Ebit) ajusté de 749 millions d’euros pour le premier trimestre écoulé, le premier positif depuis fin 2021, contre une perte de 917 millions d’euros au premier trimestre 2022 qui inaugurait une année noire. L’Ebit ajusté pour 2022 du premier importateur de gaz en Allemagne est ressorti à -10,9 milliards d’euros, tous ces chiffres excluant les activités d’Unipro qui ont été déconsolidées.
Le résultat net ajusté a représenté 451 millions d’euros de janvier à mars, contre une perte de 674 millions d’euros il y a un an. Pour l’année 2023, Uniper dit s’attendre à une « forte reprise des bénéfices par rapport à l’année dernière, ce qui se traduira par un Ebit ajusté et un résultat net ajusté positifs ». Le groupe publiera ses résultats détaillés du trimestre le 4 mai.