Une Réforme du Marché Européen de l’Énergie?

L'Europe traverse une grave crise énergétique. L'UE envisage alors une réforme du marché européen de l'énergie. Des propositions devraient être soumises le 14 septembre.

Une réforme du marché européen de l’énergie se prépare. Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, reconnaît des failles dans la conception du marché européen de l’énergie. Ainsi, elle prépare une réforme. Elle doit présenter des options le 14 septembre.

Selon un document ayant fuité, il s’agit principalement de réduire la demande d’électricité. De plus, l’UE envisagerait de mettre en place un plafonnement des prix de la production inframarginale (hors gaz). Enfin, les recettes excédentaires des producteurs pourraient permettre de soutenir les consommateurs.

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Selon ce document:

« L’effet souhaité ne peut être atteint que par une combinaison de ces éléments, où la réduction de la demande contribue à atténuer la pression sur les prix [de gros] et où les recettes provenant du plafonnement inframarginal aident à financer les interventions auprès des consommateurs. »

Réformer le marché européen de l’énergie pour préparer l’hiver

Cette réforme s’inscrit dans un contexte particulièrement tendu. L’Europe traverse une grave crise énergétique et la crainte d’une pénurie est de plus en plus importante. Ainsi, nombreux sont les États à chercher des solutions alors qu’un hiver rigoureux est attendu.

Le premier point de cette réforme du marché européen de l’énergie, la réduction de la demande d’électricité, s’inspire d’une initiative adoptée par l’UE: Save Gas for a Safe Winter. De fait, le 5 août, l’UE a adopté un plan d’urgence visant à réduire sa consommation de gaz de 15%.

En outre, cette réforme pourrait introduire un nouveau mécanisme d’urgence. Le Conseil pourrait déclencher un état d’alerte quant à la sécurité d’approvisionnement. Dans ce cas, la réduction de la demande en gaz deviendrait obligatoire.

Toutefois, des exceptions sont prévues. Ce mécanisme ne concernerait pas les États membres n’étant pas interconnectés à d’autres réseaux de gaz. De plus, ceux dont les réseaux électriques ne sont pas synchronisés avec le système européen seront également exemptés.

Outre la question de la consommation, la réforme du marché européen de l’énergie se concentre sur un plafonnement des prix. Celui-ci concernerait les prix inframarginaux. Il s’agit alors de découpler les rendements de ces producteurs du prix marginal de l’électricité.

De plus, la Commission européenne envisagerait d’utiliser les gains excédentaires du marché du gros, permis par le plafonnement des prix, pour financer des subventions. Ces dernières aideraient alors les consommateurs qui font face à une flambée des prix de l’énergie.

Quid de la Grande-Bretagne?

La Grande-Bretagne a adopté une approche similaire à la réforme du marché européen de l’énergie. Elle ambitionne de découpler les énergies renouvelables et le nucléaire de l’unité marginale de gaz.

Selon Renewable UK, les contrats à prix fixe pour les sources de production éolienne et renouvelable permettent de réduire les factures mais aussi l’exposition à la volatilité des prix du gaz.

RenewableUK déclare:

« La proposition de nouveaux contrats réduirait le risque d’augmentation des coûts à mesure que les futurs accords commerciaux expirent et que les prix du gaz continuent de monter en flèche. »

Vers un système d’enchères?

Les analystes de JP Morgan sont convaincus qu’il faut mettre en place un système d’enchères de grande envergure pour une majorité de la production d’hydroélectricité, d’énergie nucléaire et d’énergies renouvelables. Selon eux, la mise en place d’un tel système serait « une bonne nouvelle pour les producteurs ».

JP Morgan se base sur un rapport du Financial Times. Ce dernier a étudié l’impact des contrats à prix fixe pour les producteurs d’énergie renouvelable en nucléaire en Grande-Bretagne. De tels contrats pourraient, selon l’analyse, permettre une économie comprise entre 5 et 20 milliards de livres par an.

John Wood rejette une offre de rachat de 1,6 milliard d’euros

Le groupe britannique de services énergétiques John Wood a refusé une offre de rachat non sollicitée de 1,4 milliard de livres, soit plus de 1,6 milliard d’euros. L’offre, jugée trop faible par le conseil d’administration, provient de Dar Al-Handasah Consultants.

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