Les bords de routes, de voies ferrées, les grands parkings et certaines terres agricoles pourront accueillir des projets d’énergie solaire, afin que la France puisse répondre à l’augmentation de ses besoins en électricité, a annoncé le président de la République jeudi.
Le projet de loi d’accélération des énergies renouvelables qui sera présenté en conseil des ministres le 26 septembre portera notamment un volet de “libération du foncier”, a précisé Emmanuel Macron jeudi lors de l’inauguration du premier parc éolien en mer français, au large de Saint-Nazaire.
“Dans les prochains mois et les prochaines années, nous installerons plus de panneaux solaires en identifiant tous les espaces qui s’y prêtent, en ville, au bord des routes”, a déclaré le président, en citant aussi “les grands parkings” où l’installation de panneaux “permet de générer des revenus complémentaires”.
Évoquant la “décarbonation des autoroutes”, il a estimé que “les bords d’autoroute” et les “bords de voies ferrées” pourraient aussi accueillir des panneaux solaires. “Ça permet de protéger la beauté des paysages, tout en développant du renouvelable” a-t-il relevé.
“Je veux aussi qu’on puisse avancer sur l’agrivoltaïsme” – l’installation de panneaux solaires sur des terres agricoles – qui représente un “potentiel très important de complément de revenus” pour les agriculteurs, a-t-il poursuivi.
Le président a toutefois insisté sur la nécessité de prévoir des “garde-fous” pour éviter qu’une production d’électricité “ne se substitue pas” aux champs, aux prairies et aux troupeaux, c’est-à-dire à la production alimentaire.
“On sait que c’est faisable et il faut aller beaucoup plus vite”, a-t-il dit.
À cet effet, le gouvernement “doit présenter un amendement au projet de loi avant son passage au Sénat” pour tirer les conclusions des “concertations” récentes menées avec le Conseil de l’agriculture française et les jeunes agriculteurs, a indiqué le président.
Emmanuel Macron s’était déplacé le 9 septembre à Outarville dans le Loiret pour le rendez-vous annuel du Congrès des jeunes agriculteurs (JA) “les Terres de Jim”.
En Europe, “nos voisins sont allés beaucoup plus vite, en particulier dans le nord ou dans le sud et tout ce qui est le bord de la mer Baltique avec une stratégie très forte aujourd’hui et le sud de l’Europe en matière d’énergies renouvelables”, a-t-il relevé pour justifier l’accélération de ces énergies en France qui doit porter aussi sur l’éolien en mer et sur terre.
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a identifié au total 843 friches industrielles et urbaines susceptibles d’accueillir des installations photovoltaïques, indique une circulaire récente, que l’AFP a pu consulter.
Celle-ci a été envoyée par le gouvernement aux préfets pour organiser les délestages en cas de pénurie de gaz et d’électricité cet hiver et accélérer le développement des projets d’énergie renouvelable.