Une série de frappes de drones a visé la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l’État du Nil, provoquant une interruption majeure du réseau d’électricité au Soudan. L’incendie déclenché par l’attaque a entraîné des coupures dans plusieurs grandes villes, dont Khartoum et Port-Soudan. Deux secouristes ont perdu la vie en tentant d’éteindre les flammes lorsqu’un second drone a frappé la zone.
Un nœud stratégique du réseau visé
Al-Muqrin est un point névralgique du réseau de transport électrique soudanais. Elle reçoit l’énergie produite par le barrage hydroélectrique de Merowe, le plus important du pays, pour la redistribuer dans plusieurs régions. Selon la compagnie nationale d’électricité, les frappes ont ciblé directement les transformateurs, provoquant une coupure immédiate de l’approvisionnement régional.
Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé le décès des deux secouristes, survenu lors de la seconde explosion, quelques minutes après leur arrivée sur les lieux. Aucun chiffre officiel n’a été communiqué concernant l’ampleur des dégâts ou la durée estimée des coupures.
Des coupures étendues à plusieurs États
Des témoins ont indiqué que l’armée régulière avait activé ses défenses antiaériennes autour de 02H00 heure locale. Des flammes et une épaisse fumée étaient visibles au-dessus de la centrale. L’incendie déclenché n’était toujours pas maîtrisé plusieurs heures après les frappes.
Les conséquences se sont rapidement propagées aux États du Nil, de la mer Rouge et à Khartoum. Port-Soudan, ville côtière servant de siège au gouvernement provisoire soutenu par l’armée, a également subi une panne. Aucune déclaration officielle n’a précisé si les installations critiques, telles que les hôpitaux ou les sites militaires, disposaient de sources alternatives.
Le système énergétique sous pression dans le conflit
Le conflit armé opposant les Forces armées soudanaises aux Forces de soutien rapide (FSR) a débuté en avril 2023. Depuis, plusieurs infrastructures civiles, dont des installations électriques, ont été régulièrement touchées. Les FSR sont accusées d’avoir intensifié les attaques par drones contre les zones tenues par l’armée, mais aucune revendication n’a été formulée dans ce cas.
La vulnérabilité des infrastructures énergétiques expose le réseau à des interruptions prolongées, compliquant davantage la gestion administrative et logistique dans les régions encore sous contrôle gouvernemental. Les conséquences sur l’accès à l’eau, aux soins et aux transports restent difficiles à évaluer en l’absence d’un retour complet des services.