Un prototype de digue dotée d’un système houlomoteur permettant de convertir la force des vagues en électricité a été présenté. C’est le groupe de BTP Legendre, une société spécialisée dans les énergies marines renouvelables qui conçoit ce prototype
“L’objectif est de conjuguer protection portuaire ou littorale et production d’énergie”, a expliqué à l’AFP Vincent Legendre, président du directoire du groupe breton Legendre, évoquant “une première mondiale”.
“C’est la première fois, à ma connaissance, qu’il y aura un système intégré de digue incorporant un dispositif de récupération d’énergie de la houle”, a assuré François Houllier, PDG de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer).
Convertir la force des vagues en électricité
Le principe est d’équiper une digue portuaire ou de protection du littoral, déjà existante ou nouvelle, d’un volet oscillant. Ce volet lui permettra ainsi de convertir la force des vagues et de la houle en électricité. Il permet également d’amortir la force produite par l’impact des vagues.
Après des tests en bassin, le prototype de digue “à énergie positive” baptisée Dikwe a été immergé pour des essais à plus grande échelle dans la rade de Brest. Il s’est effectué sur le site d’essais en mer de l’Ifremer, à Sainte Anne-du-Portzic.
“Pour l’instant, on est très satisfaits du comportement en résistance et en production du prototype”, indique Quentin Henry, directeur du projet pour le groupe Legendre.
Soutenu par l’Ademe et les régions Bretagne et Pays de la Loire le dispositif en test,comprend des capteurs pour mesurer la force des vagues. Ces capteurs peuvent aussi mesurer la production d’énergie et la résistance de la structure. Lancé en 2020, ce prototype s’inscrit dans une dynamique innovante aspirant à une production d’électricité moins polluante.
Dans un premier temps, un prototype à l’échelle 1/15e a été testé dans le bassin à houle de l’Ifremer. Selon les premiers calculs, le dispositif capte jusqu’à 60% de l’énergie des vagues.
Le prototype installé dans la rade de Brest, à l’échelle 1/4e, mesure 4,5 m de haut et de large. Il s’agit d’une sorte de caisson métallique doté sur un de ses côtés d’un volet oscillant. Son coût, entre l’étude, la conception et l’installation, avoisine le million d’euros.
La troisième étape du projet, prévue pour 2024, consistera à effectuer des tests grandeur nature. Le prototype de digue, construit en béton cette fois-ci, pourra alors produire de l’ordre du mégawatt.
Le potentiel pour le déploiement de ce type de dispositif se concentre essentiellement dans l’Hexagone sur le littoral atlantique.