Le premier vol transatlantique au monde propulsé uniquement au carburant pour l’aviation dit durable partira de l’aéroport londonien d’Heathrow l’an prochain pour celui de JFK à New York, indique un communiqué du gouvernement britannique.
En 2023 à une date encore non précisée, un avion Boeing 787 de Virgin Atlantic équipé de moteurs Rolls-Royce décollera en étant uniquement propulsé par du carburant d’aviation d’origine non-fossile (sustainable aviation fuel, SAF) », tels que des déchets d’huile ou de graisse, à l’instar d’huiles de cuisson, décrit ce communiqué.
« Quand ils remplacent le kérosène, les SAF peuvent réduire les émissions de carbone de quelque 70% », ajoute le communiqué.
Le gouvernement britannique investira jusqu’à 1 million de livres pour soutenir ce trajet.
Les organisateurs du vol le qualifient de « neutre en émissions nettes de carbone » car ils vont également acheter des crédits carbone liés à des projets qui absorberont des volumes équivalents de CO2 dans le futur.
Les carburants pour l’aviation dits durables émettent en effet du CO2 lors de leur combustion, la réduction des émissions de gaz à effet de serre ayant lieu surtout pendant la phase de production.
« Non seulement les SAF seront déterminants pour décarboner l’aviation mais ils pourront créer un secteur d’activité au Royaume-Uni avec un chiffre d’affaires annuel de 2,4 milliards de livres d’ici 2040, ce qui pourra générer 5.200 emplois au Royaume-Uni d’ici 2035 », commente le ministère des Transports (DfT).
« L’aviation est l’un des secteurs les plus difficiles à décarboner et sans action collaborative urgente il pourrait être l’un des secteurs qui émet le plus de gaz à effet de serre d’ici 2050 », quand le Royaume-Uni s’est engagé à atteindre la neutralité carbone, poursuit le DfT.
Il rappelle qu’aujourd’hui les compagnies ont le droit d’utiliser au maximum 50% de SAF dans leur carburant, mélangé à du kérosène, sur des vols commerciaux.
Le vol à 100% de SAF veut montrer le potentiel de décarbonisation sur des vols long-courriers et « nous faire avancer d’un pas vers une aviation zéro carbone ».
Le communiqué du DfT relève qu’un vol propulsé à 100% aux SAF a notamment déjà été effectué par la Royal Air Force (RAF) le mois dernier.
Encore embryonnaire, la production de carburants SAF devrait toutefois tripler cette année dans le monde, selon l’organisation sectorielle internationale IATA pour atteindre au moins 300 millions de litres en 2022, après avoir déjà fortement progressé depuis quelque 25 millions de litres en
2019, selon l’Iata.
Une quantité infime par rapport aux quelque 413 milliards de litres de carburant d’aviation consommés cette année-là, selon les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie.
Autre difficulté notable: les carburants SAF coûtent environ quatre fois plus chers que le kérosène.