Un tribunal régional de Varsovie s’est donné un délai de 40 jours pour trancher sur l’extradition vers l’Allemagne d’un ressortissant ukrainien soupçonné d’avoir joué un rôle dans les explosions qui ont endommagé les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en septembre 2022. L’homme, identifié comme Volodymyr Z., a vu sa détention provisoire prolongée jusqu’à la décision de la juridiction.
Plongeur de formation, Volodymyr Z. a été arrêté le 30 septembre dans la banlieue de Varsovie en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis par l’Allemagne. Berlin le soupçonne d’avoir participé au sabotage des deux pipelines sous-marins, qui relient la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique. Le parquet fédéral allemand affirme qu’il appartenait à un groupe ayant placé des explosifs près de l’île de Bornholm, au large du Danemark.
Un mandat européen en application
Selon la juge Anna Ptaszek, l’affaire devrait être jugée en première instance dans un délai légal de 40 jours. En parallèle, l’avocat de la défense, Tymoteusz Paprocki, conteste la détention du suspect, affirmant que son client vit en Pologne depuis plus de trois ans et détient une carte de séjour valable. L’avocat n’a pas communiqué d’éléments concernant une éventuelle participation de Volodymyr Z. aux faits reprochés.
Le 26 septembre 2022, quatre explosions sous-marines successives avaient provoqué d’importantes fuites de gaz sur les deux conduites. À cette période, les flux de gaz via Nord Stream 1 étaient déjà suspendus par la Russie, tandis que Nord Stream 2 n’avait jamais été mis en service, dans un contexte de tensions diplomatiques persistantes entre Berlin et Washington.
Un dossier aux ramifications transnationales
Trois enquêtes judiciaires avaient été ouvertes en Allemagne, en Suède et au Danemark après l’incident. Celles des deux pays nordiques ont été clôturées en 2024. L’enquête allemande reste en cours et a permis d’identifier une cellule présumée composée de cinq hommes et d’une femme, tous de nationalité ukrainienne, comme les auteurs de l’opération.
Un autre suspect ukrainien, arrêté en Italie fin août, fait également l’objet d’une procédure d’extradition. Mi-septembre, un juge italien a validé sa remise aux autorités allemandes. Le parquet fédéral allemand poursuit ses investigations pour établir l’étendue des responsabilités dans une opération qui avait lourdement perturbé l’approvisionnement énergétique de l’Europe.