Un citoyen ukrainien soupçonné d’avoir participé à l’explosion des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique en 2022 a été interpellé en Pologne à la demande de l’Allemagne. Placé en détention provisoire pour une durée de sept jours, il pourrait être extradé vers l’Allemagne afin d’y être jugé. Le parquet fédéral allemand affirme que l’individu, identifié sous le nom de Volodymyr Z., est impliqué dans une opération de sabotage menée près de l’île danoise de Bornholm.
Les autorités allemandes affirment que ce plongeur de formation appartenait à un groupe ayant déployé des charges explosives contre les deux pipelines reliant la Russie à l’Allemagne. Ces infrastructures transportaient la majorité du gaz russe vers l’Europe jusqu’à leur arrêt en 2022. Le mandat d’arrêt européen émis par Berlin précise que Volodymyr Z. aurait pris part à l’exécution de cette opération clandestine.
Une procédure judiciaire en attente des documents allemands
L’avocat du suspect, Tymoteusz Paprocki, a contesté la décision de détention devant la presse polonaise, précisant que son client résidait légalement en Pologne depuis plus de trois ans. Il a également déclaré que son client ferait appel de la décision, en soulignant que les autorités polonaises attendaient encore les documents officiels transmis par leurs homologues allemands.
Les explosions sous-marines survenues en septembre 2022 avaient provoqué quatre importantes fuites de gaz dans les deux conduites. À l’époque, le gazoduc Nord Stream 1 avait cessé ses livraisons sur fond de tensions géopolitiques entre la Russie et les pays européens, alliés de l’Ukraine. Le second gazoduc, Nord Stream 2, bien qu’achevé, n’avait jamais été mis en service.
Une cellule ukrainienne au cœur de l’enquête allemande
L’enquête judiciaire allemande toujours en cours a permis d’identifier une cellule composée de six individus, dont cinq hommes et une femme, tous de nationalité ukrainienne. Ils sont considérés comme les principaux suspects dans la destruction des infrastructures énergétiques en mer Baltique. Deux d’entre eux ont déjà été interpellés dans d’autres pays européens.
En août, un autre Ukrainien avait été arrêté en Italie, avant qu’un juge italien ne valide son extradition vers l’Allemagne à la mi-septembre. Les procédures judiciaires en Suède et au Danemark, lancées peu après les explosions, ont été clôturées en 2024, laissant l’Allemagne comme unique État poursuivant activement l’enquête.