Les forces maritimes estoniennes ont immobilisé un pétrolier soupçonné de faire partie de la « flotte fantôme » russe dans le golfe de Finlande, a confirmé le 11 avril le commandant de la marine estonienne, Ivo Vark. L’opération vise à vérifier la documentation légale et le statut du navire, nommé Kiwala, qui se dirigeait vers le port russe d’Ust-Luga. Les inspections préliminaires ont révélé que le pétrolier est actuellement apatride, bien qu’un certificat présenté indique un enregistrement sous pavillon de Djibouti, désormais contesté par les autorités du pays africain.
Un navire sous sanctions multiples
Le Kiwala est soumis à des sanctions économiques imposées par le Canada, l’Union européenne, la Suisse et le Royaume-Uni, selon les précisions fournies par la marine estonienne. Tirad Shipping Inc, une société enregistrée à l’île Maurice et ne possédant qu’un seul navire, en est le propriétaire. Le capitaine du pétrolier est de nationalité chinoise, et les 24 membres de l’équipage sont principalement originaires de Chine et de Mauritanie.
Flotte fantôme et enjeux de sécurité maritime
Des experts affirment que la Fédération de Russie utilise une flotte parallèle composée de centaines de navires dépourvus d’identification officielle pour contourner les restrictions internationales sur ses exportations de pétrole, imposées à la suite de l’invasion de l’Ukraine. Le chef des gardes-frontières estoniens, Veiko Kommusaar, a déclaré que de nombreux bâtiments maritimes sans immatriculation légale ont été observés dans la région au cours de l’année écoulée. Il estime que le Kiwala fait partie intégrante de ce dispositif logistique non déclaré.
Contexte régional tendu
La présence de navires anonymes dans le golfe de Finlande intervient dans un contexte régional tendu, marqué par des actes de sabotage sur des câbles sous-marins en mer Baltique. Bien que l’enquête sur le Kiwala ne soit pas directement liée à ces incidents, elle alimente les préoccupations concernant la sécurité des infrastructures sous-marines. Ces actions sont fréquemment interprétées comme des éléments d’une stratégie dite de « guerre hybride » employée par la Russie contre les États membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN).