OPEC+ demeure fermement engagé à stabiliser le marché pétrolier mondial, a déclaré Suhail al-Mazrouei, ministre des Énergies des Émirats arabes unis (EAU), lors du Gulf Intelligence Energy Markets Forum à Fujairah. Cette déclaration survient alors que le comité consultatif clé du groupe se réunit pour évaluer la conformité des membres aux quotas établis.
Les Émirats arabes unis sont l’un des 22 partenaires d’OPEC+, un consortium visant à équilibrer l’offre et la demande de pétrole afin de maintenir des prix stables. Al-Mazrouei a souligné l’importance de la cohésion au sein du groupe, déclarant : « Nous sommes 22 partenaires divers, mais notre objectif est un, qui est d’atteindre cet équilibre. » Il a ajouté que la solidarité du groupe est cruciale pour atteindre cet objectif commun.
Engagement d’OPEC+ face aux Défis du Marché
OPEC+ a déjà mis en œuvre plusieurs cycles de réductions de production, incluant une diminution volontaire de 2,2 millions de barils par jour (b/j) par huit pays, dont les EAU. Le groupe envisage de commencer à réduire progressivement cette réduction en décembre. Cependant, les prix du pétrole en baisse posent des défis importants, de nombreux prévisionnistes anticipant un surplus de l’offre sur le marché en 2025, en raison d’une croissance de la demande qui pourrait ne pas suivre l’expansion de la production des producteurs non membres d’OPEC+.
Les prix du brut restent bloqués dans les bas 70 dollars par baril, retardant une nouvelle réduction de production prévue initialement en octobre. Selon Platts, une filiale de S&P Global Commodity Insights, le Dated Brent était évalué à 75,38 dollars par baril le 1er octobre, en hausse de 3,41% sur la journée, en raison des tensions géopolitiques accrues entre Israël et l’Iran.
Réunion du Comité de Surveillance Ministériel
Le Comité de Surveillance Ministériel conjoint d’OPEC+, auquel participe Al-Mazrouei, se réunira en ligne le 2 octobre à 12h00 UTC pour évaluer la conformité des membres aux quotas et revoir les perspectives du marché. Par ailleurs, l’alliance complète se réunira à Vienne le 1er décembre pour discuter des stratégies futures.
À long terme, Al-Mazrouei prévoit une augmentation continue de la demande mondiale de pétrole et a souligné la nécessité pour l’industrie de maintenir les investissements afin de répondre aux besoins croissants du monde. Le dernier World Oil Outlook d’OPEC projette une demande atteignant 120,1 millions de b/j d’ici 2050, contre 102,2 millions de b/j en 2023, sans pic de demande prévu dans la période de prévision. L’étude indique que l’industrie devra investir environ 17,4 trillions de dollars pour répondre à cette demande.
Perspectives et Investissements Nécessaires
Cette projection contraste avec les évaluations d’autres prévisionnistes, dont l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui a réitéré en septembre sa vision selon laquelle la demande de pétrole atteindrait un pic avant la fin de la décennie. Al-Mazrouei a exprimé ses préoccupations quant au niveau d’investissement insuffisant pour satisfaire les exigences à moyen et long terme du monde, déclarant : « Si je suis inquiet pour une chose, c’est le niveau d’investissement que je ne vois pas venir pour satisfaire les besoins moyens à long terme du monde. »
Le ministre a également souligné l’importance des investissements non seulement en amont, mais aussi en aval, incluant les infrastructures de raffinage et de trading. « La population mondiale s’agrandit. La demande est solide. Sans investissements – pas seulement en amont, mais aussi en milieu de chaîne, dans les raffineries et le commerce – nous serons confrontés à un goulot d’étranglement, » a-t-il ajouté.
Ces déclarations mettent en lumière les défis auxquels est confrontée l’industrie pétrolière mondiale, entre la nécessité de stabiliser le marché et l’importance cruciale des investissements pour assurer une offre suffisante à long terme. OPEC+ continue de naviguer dans un environnement complexe marqué par des tensions géopolitiques et des dynamiques de marché fluctuantes, tout en s’efforçant de maintenir son influence sur le marché pétrolier mondial.