Tallgrass Energy prévoit de construire un nouveau gazoduc afin de connecter directement le bassin permien, zone majeure de production de gaz naturel, au réseau Rockies Express Pipeline (REX). Le projet, dont les premières ententes commerciales ont déjà été conclues avec plusieurs expéditeurs importants, devrait entrer en service vers la fin de l’année 2028. À terme, le gazoduc pourrait offrir une capacité maximale de transport de gaz naturel allant jusqu’à 2,4 milliards de pieds cubes par jour (Bcf/j). La capacité finale dépendra toutefois des engagements supplémentaires obtenus lors d’une prochaine période d’appels d’offres commerciaux.
Un réseau renforcé pour le transport de gaz naturel
Le futur pipeline sera relié directement au réseau Rockies Express, actuellement opérationnel entre les Rocheuses et les États du Midwest. Tallgrass Energy n’a pas encore communiqué précisément l’itinéraire exact que prendra le gazoduc, mais il a confirmé que celui-ci assurera l’approvisionnement en gaz naturel vers plusieurs points de livraison majeurs, sans préciser les marchés ciblés. La société a indiqué également qu’elle compte lancer prochainement une nouvelle phase de commercialisation afin d’obtenir des engagements supplémentaires de la part d’autres acteurs du marché gazier.
L’annonce intervient dans un contexte où les producteurs du bassin permien cherchent activement des solutions pour acheminer leurs volumes croissants de gaz naturel vers les différents marchés américains. Plusieurs nouveaux gazoducs, dont la mise en service est prévue dès 2026, augmenteront substantiellement les capacités d’exportation du bassin vers l’est et le sud-est des États-Unis. Le pipeline prévu par Tallgrass se démarque en reliant directement le bassin permien à une infrastructure inter-étatique majeure, ouvrant ainsi un nouvel axe de transport vers le Midwest.
Un contexte concurrentiel dynamique
Ce projet s’inscrit dans un environnement concurrentiel dense, marqué par l’arrivée de plusieurs nouvelles infrastructures gazières au cours des prochaines années. Le gazoduc Blackcomb, par exemple, apportera une capacité supplémentaire de 2,5 Bcf/j en direction du golfe du Mexique dès 2026. Energy Transfer lancera également son pipeline Hugh Brinson, visant à transporter quotidiennement jusqu’à 1,5 Bcf vers l’est du Texas.
Le développement de ces infrastructures illustre l’importance croissante du bassin permien dans la production de gaz naturel aux États-Unis. Face à cette dynamique, les sociétés d’infrastructure cherchent à sécuriser leurs projets via des contrats commerciaux fermes, essentiels à la viabilité économique et opérationnelle à long terme des projets inter-étatiques.
Défis réglementaires et délais potentiels
Ce projet intervient également alors qu’un autre gazoduc inter-étatique, le DeLa Express, connaît actuellement des retards réglementaires dans son processus d’approbation auprès de la Commission fédérale américaine de régulation de l’énergie (Federal Energy Regulatory Commission, FERC). Initialement prévu pour un dépôt réglementaire début 2025, DeLa Express prévoit désormais de déposer sa demande officielle auprès de la FERC au quatrième trimestre de l’année. Ce gazoduc est destiné à acheminer du gaz riche en liquides depuis Winkler County au Texas vers la paroisse de Calcasieu en Louisiane.
Le retard du projet DeLa Express souligne les défis potentiels auxquels Tallgrass Energy pourrait également faire face dans les procédures réglementaires fédérales. La société devra donc naviguer avec prudence afin de respecter son calendrier annoncé de mise en service à l’horizon 2028, tout en gérant les attentes des marchés et de ses partenaires commerciaux.