Le gouvernement réfléchit à la possibilité d’instaurer un marché de l’énergie de gré à gré entre entreprises, qui pourraient se revendre entre elles ce qu’elles n’ont pas consommé sur le modèle des droits à émettre du CO2 en Europe, a indiqué lundi le ministre de l’Industrie Roland Lescure.
“On regarde si on peut s’inspirer de dispositifs qui existent déjà pour ce qu’on appelle les ETS, c’est-à-dire les droits à émettre du CO2″ a dit M. Lescure sur BFM Business lundi.
Le marché du carbone européen destiné à faire baisser les émissions de CO2, également nommé système d’échange de quotas d’émissions ou système d’émissions négociables (Emissions Trading Schemes, ETS), prévoit que les industriels reçoivent ou achètent des quotas d’émissions qu’ils peuvent échanger les uns avec les autres.
Ce système pourrait être appliqué “aux industriels qui ont l’habitude d’utiliser ce genre d’instruments” afin de “limiter la consommation de gaz”, a dit M. Lescure, en soulignant néanmoins n’en être qu’au “niveau exploratoire” sur le sujet.
“On se donne quelques semaines pour explorer l’ensemble des instruments disponibles”, afin de faire baisser la consommation de gaz et d’électricité dans le pays, a-t-il dit.
“En septembre et début octobre on va mettre en place des instruments qui permettront de réduire la consommation de façon un peu plus contraignante si on doit y arriver” a-t-il aussi prévenu.
“En attendant, on espère qu’on va faire l’essentiel de l’effort tout seuls, de nous mêmes” a déclaré le ministre en précisant qu’il croyait à la “responsabilisation individuelle” et à la “mobilisation générale” pour économiser l’énergie tout en évitant de “mettre à l’arrêt des usines”.
Citant l’exemple des fours de l’industrie verrière, où “l’approvisionnement en gaz ne peut pas être arrêté”, il a souhaité que le secteur tertiaire “fasse son travail” et réduise les températures partout à 19 degrés pour économiser l’énergie.
La France s’est fixée pour objectif de réduire de 10% sa consommation énergétique en deux ans.
“Si on appliquait la loi aujourd’hui (sur les limitations de températures dans les bureaux et l’administration par exemple, NDR), on économiserait 14 TWh de gaz”, soit “quasiment ce qu’on souhaite faire”, a noté le ministre.