Le président du Timor oriental Jose Ramos-Horta a suggéré mercredi que la Chine pourrait contribuer au financement d’un vaste projet d’exploitation de combustibles fossiles considéré comme crucial pour l’avenir économique de la nation.
S’exprimant avant une rencontre avec le Premier ministre australien Anthony Albanese à Canberra, le président et lauréat du Prix Nobel de la paix a déclaré que Pékin pourrait “bien sûr” être impliqué dans le projet Greater Sunrise, qui vise à exploiter l’important gisement pétrolier et gazier découvert en 1974.
“Bien sûr que la Chine (pourrait être impliquée). Il s’agit d’un oléoduc, nous ne parlons pas de sécurité maritime. Il s’agit simplement d’un oléoduc.
La Chine ne serait qu’un investisseur”, a-t-il déclaré M. Ramos Horta à la presse.
Un certain nombre de pays de la région Asie-Pacifique pourraient être impliqués dans le projet, a-t-il déclaré, notamment le Japon et la Corée du Sud.
Situé dans les eaux entre le Timor-Oriental et l’Australie, le projet a longtemps été présenté comme une entreprise commune entre les deux pays.
Mais l’exploration est bloquée depuis plusieurs années par des différends concernant les frontières maritimes et la question de savoir si le gaz doit être raffiné en Australie ou au Timor-Oriental.
Canberra risque de s’opposer à l’implication de la Chine dans des infrastructures stratégiques si proches des frontières australiennes.
L’Australie s’inquiète déjà de la rapide expansion de l’influence chinoise dans la région, notamment au Timor oriental qui a obtenu son indépendance en 2002 et se trouve à quelques centaines de kilomètres au nord de l’Australie.
La Chine a construit le Parlement du pays, le palais présidentiel de Ramos-Horta et le ministère des Affaires étrangères.
Les revenus des gisements de combustibles fossiles existants au Timor oriental devraient bientôt se tarir et le fonds souverain du pays s’amenuise rapidement, suscitant des craintes quant à une imminente “falaise fiscale”.
La ministre australienne des Affaires étrangères Penny Wong, a récemment mis en garde contre les risques de la diplomatie dite du “piège de la dette”, un terme utilisé en référence à la stratégie d’investissement chinoise dans des pays comme le Sri Lanka et le Cambodge.