La structure de confinement du réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire désaffectée de Tchernobyl a été coupée de son alimentation électrique à la suite d’un bombardement russe, selon les autorités ukrainiennes. Cette coupure intervient alors que la centrale de Zaporijjia, située dans le sud du pays, est elle aussi privée de courant externe depuis dix jours, alimentant l’inquiétude autour de la sécurité des installations nucléaires en zone de conflit.
Alimentation critique pour la sécurité du confinement
Le ministère ukrainien de l’Énergie a qualifié la situation à Tchernobyl d’« urgence », signalant que les surtensions causées par l’attaque ont mis hors service le Nouveau confinement de sécurité. Cette infrastructure, également appelée Arche de Tchernobyl, recouvre depuis 2016 les vestiges du réacteur détruit en 1986 afin de contenir les matériaux radioactifs. Des équipes techniques ont été déployées sur le site pour tenter de rétablir l’électricité, condition essentielle au fonctionnement des systèmes de surveillance et de filtration.
Les autorités ukrainiennes ont précisé que cette attaque faisait suite à un précédent incident survenu en février, lorsqu’un drone russe avait déjà endommagé l’installation sans toutefois provoquer de fuite radioactive. La Russie ne s’est pas exprimée officiellement sur cette nouvelle coupure. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) n’a pas rapporté d’augmentation des niveaux de radiation sur le site.
Pression sur la centrale de Zaporijjia
La centrale nucléaire de Zaporijjia reste quant à elle sous contrôle russe depuis mars 2022. Selon l’opérateur russe du site, la situation y serait « sous contrôle », bien que l’alimentation externe soit coupée depuis le 23 septembre. L’AIEA a confirmé que la centrale, la plus grande d’Europe, fonctionne actuellement grâce à des générateurs diesel de secours.
Le directeur général de l’AIEA Rafael Grossi a qualifié cette interruption de courant de la plus longue depuis le début du conflit. Malgré l’absence de danger immédiat, l’agence souligne le risque croissant posé par la fréquence des coupures et l’instabilité générale du site. Zaporijjia a connu dix interruptions électriques depuis l’invasion russe de février 2022.
Conflit prolongé et sites nucléaires exposés
Les installations nucléaires ukrainiennes sont devenues des cibles récurrentes dans le cadre du conflit opposant Kiev et Moscou. Dès les premières heures de l’offensive, les forces russes avaient pris le contrôle de Tchernobyl, avant de se retirer un mois plus tard. L’armée ukrainienne affirme que plusieurs sites énergétiques essentiels ont été visés ces dernières semaines, y compris ceux nécessaires à la sûreté des infrastructures nucléaires.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que « chaque jour où la Russie prolonge la guerre » représente « une menace mondiale », en soulignant la vulnérabilité des installations atomiques du pays. L’Ukraine accuse la Russie d’utiliser les infrastructures nucléaires comme levier stratégique, une position que Moscou rejette, tout en maintenant une présence militaire continue autour des sites occupés.