L’Ukraine, qui compte 15 réacteurs sur son territoire est fortement dépendante de l’énergie nucléaire. Le parc nucléaire ukrainien répond à environ la moitié des besoins en électricité du pays. L’ensemble des réacteurs est de type VVER, de conception russe.
Ukraine : Un héritage nucléaire soviétique.
L’Ukraine commence à développer l’énergie nucléaire en 1970 avec la construction d’une centrale nucléaire dans la ville de Tchernobyl. Le pays, alors partie intégrante de l’Union soviétique, met en service son premier réacteur en 1977. Après l’explosion de l’unité 4 en 1986, les réacteurs 5 et 6 n’entreront jamais en service.
Après l’effondrement de l’Union soviétique, l’industrie nucléaire de l’Ukraine demeure relativement stable. En 1995 le réacteur 6 de Zaporozhye entre en service avec une capacité nette de 5700 MWe. Zaporozhye est alors la plus grande centrale nucléaire sur le continent européen.
En 2004, deux autres réacteurs, Khmelnytskyï 2 et Rivne 4 entrent en service. Ces deux unités ajoutent 1900 MWe de production et remplacent les réacteurs 1 et 3 de Tchernobyl, fermés respectivement en 1996 et 2000.
Une dépendance au nucléaire.
En septembre 2021, selon world nuclear news, le gestionnaire ukrainien Energoatom conclut un accord avec l’américain Westinghouse. L’Ukraine envisage la construction de 4 réacteurs de type AP1000 sur l’ensemble de son territoire. Ernergoatom envisage par ailleurs de déployer de petits réacteurs modulaires de l’américain NuScale.
L’Ukraine se fournit en combustibles nucléaires auprès du russe TVEL et de Westinghouse. Actuellement, la majorité du combustible provient de TVEL mais Kiev cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement ces dernières années. Depuis le milieu de l’année dernière, 6 des 15 réacteurs ukrainiens fonctionnent avec du combustible de Westinghouse, fabriqué en Suède.
Une sécurité renforcée.
Plus tôt en février 2022, Energoatom déclare que les centrales nucléaires de l’Ukraine ne fonctionneraient pas en cas d’attentat. L’entreprise se déclare également capable, en cas d’une perte de l’alimentation électrique externe, d’enclencher des générateurs diesel. La société ajoute avoir à sa disposition 2 ans de combustibles nucléaires en stock en cas d’arrêt des approvisionnements.
Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) déclare que l’agence suit de près la situation en Ukraine. Dans la déclaration du 25 février, l’AIEA estime que les relevés dans la zone de Tchernobyl ne présentent aucun danger. Rafael Mariano Grossi rappelle également que, depuis 2009, l’AIEA adopte une décision selon laquelle :
« Toute attaque armée et menace contre des installations nucléaires consacrées à des fins pacifiques constitue une violation des principes de la Charte des Nations Unies, du droit international et du Statut de l’Agence ».