L’Ouganda s’engage dans une expansion majeure de son infrastructure énergétique en lançant trois projets hydroélectriques sur le Nil, visant à augmenter sa capacité de production électrique de 1 632 mégawatts (MW). Ces initiatives comprennent les centrales Ayago (840 MW), Kiba (400 MW) et Oriang (392 MW), qui, une fois achevées, porteront la capacité totale du pays à environ 3 678 MW, représentant une augmentation significative de 80 % par rapport aux niveaux actuels.
La demande énergétique en Ouganda connaît une croissance rapide, estimée à 10 % par an, principalement due à une urbanisation accélérée et à l’expansion industrielle. Actuellement, près de 85 % de la production énergétique du pays provient de l’hydroélectricité, tandis que le reste est assuré par des centrales thermiques et solaires. Pour répondre à cette demande croissante, le gouvernement ougandais a identifié trois sites stratégiques sur le Nil pour le développement de nouvelles centrales hydroélectriques.
Le projet Ayago, avec une capacité de 840 MW, est le plus ambitieux des trois et constitue un pilier central de la stratégie énergétique nationale. Situé sur le Nil, ce projet vise à fournir une source d’énergie fiable et durable, essentielle pour soutenir le développement économique du pays. Les projets Kiba de 400 MW et Oriang de 392 MW sont également en cours de planification et de financement, avec des études de faisabilité avancées et des partenariats en cours de négociation.
Financement et Partenariats Internationaux
Le financement de ces projets représente un défi majeur pour l’Ouganda. Le gouvernement ougandais est activement à la recherche de fonds auprès d’investisseurs internationaux et d’institutions financières pour assurer la réalisation des premières phases, en commençant par le projet Kiba. Des discussions sont en cours avec divers partenaires, notamment des entreprises chinoises, pour sécuriser les investissements nécessaires.
Sinohydro Corporation Limited et Power China International Group Limited sont parmi les principaux acteurs internationaux intéressés par ces projets. Ces entreprises ont déjà établi une coopération solide avec le gouvernement ougandais et sont impliquées dans le développement de la centrale hydroélectrique de Karuma, qui est en phase de finalisation. Leur engagement dans les projets Ayago, Kiba et Oriang, ainsi que dans la rénovation des infrastructures énergétiques existantes, démontre une volonté de soutenir le développement énergétique de l’Ouganda à long terme.
Diversification du Mix Énergétique
En parallèle des efforts pour augmenter la capacité hydroélectrique, l’Ouganda explore également la diversification de son mix énergétique en envisageant des projets nucléaires. En partenariat avec la China National Nuclear Corporation (CNNC), le pays prévoit de développer une capacité nucléaire à des fins pacifiques. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie de développement durable visant à assurer une stabilité énergétique à long terme et à réduire la dépendance aux sources d’énergie traditionnelles.
Le développement de l’énergie nucléaire représente une étape significative pour l’Ouganda, offrant une alternative fiable et à faible émission de carbone. Cependant, ce projet est encore en phase de planification et nécessite des investissements substantiels ainsi que la mise en place d’infrastructures adéquates pour garantir la sécurité et l’efficacité des centrales nucléaires.
Perspectives et Défis
L’importance stratégique de ces projets réside dans le potentiel de l’Ouganda à devenir un exportateur d’électricité pour ses voisins d’Afrique de l’Est. Cette capacité accrue permettrait non seulement de soutenir le développement industriel national, mais aussi de créer de nouvelles opportunités économiques régionales. Toutefois, le financement demeure un défi majeur pour ces projets ambitieux. Le gouvernement ougandais continue de rechercher activement des investisseurs internationaux et des consultants pour sécuriser les fonds nécessaires et lancer les premières phases des projets.
Ces initiatives s’inscrivent dans une vision globale de modernisation de l’infrastructure énergétique du pays, visant à répondre à la demande croissante tout en réduisant la dépendance aux combustibles fossiles. De plus, ces projets alignent l’Ouganda avec les objectifs environnementaux internationaux, favorisant une transition vers des sources d’énergie plus propres et durables. La réussite de ces projets dépendra de la capacité du gouvernement à mobiliser les ressources financières nécessaires et à établir des partenariats solides avec des acteurs internationaux.