Une soixantaine d’élus de tous bords, dont le président de PACA Renaud Muselier et le chef du PS Olivier Faure au nom du parti, appellent vendredi l’UE à “renoncer” à l’accord passé avec l’Azerbaïdjan pour doubler les importations de gaz, dénonçant les “aspirations belliqueuses” de ce pays.
“Cette initiative poursuit la course effrénée vers l’exploitation des ressources de notre planète (et) place l’Union européenne en situation d’une nouvelle dépendance envers un État aux aspirations belliqueuses”, affirment les signataires dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde.
Le texte est notamment signé par le secrétaire national d’EELV Julien Bayou, l’Insoumise Clémentine Autain, l’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy, l’eurodéputé EELV Yannick Jadot, le maire de Marseille Benoît Payan (Union de gauche) ou encore le sénateur LR Bruno Retailleau.
Le PS a précisé à l’AFP que cette tribune reflète “la position de tout le parti” qui est “de fait signataire” du texte.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé le 18 juillet, à Bakou, un accord avec l’Azerbaïdjan pour doubler “en quelques années” les importations de gaz de l’UE depuis cette ancienne république soviétique du Caucase.
“Nous demandons instamment à la Commission européenne de renoncer à ce projet avec l’Azerbaïdjan et aux chefs d’État et de gouvernement de l’UE, ainsi qu’au Parlement européen, de ne ratifier sous aucun prétexte un accord qui aurait pour effet de substituer à la dépendance au gaz russe, une dépendance au gaz azerbaïdjanais”, préviennent les signataires.
Selon eux, le pays du Caucase “participe également à la course effrénée pour les financements en matière d’armements qui exterminent les Arméniens au Haut-Karabakh ou dans la République d’Arménie”.
“L’Azerbaïdjan a clairement indiqué n’être pas rassasiée par sa victoire militaire”, assurent-ils en référence à “la guerre des 44 jours de l’automne 2020″ dans la région du Nagorny Karabakh, un territoire contesté avec l’Arménie.
À leurs yeux, cet accord constitue “par ailleurs une réponse du passé, contraire aux engagements de transition écologique et à l’exigence d’une énergie plus verte pour une Union européenne plus souveraine”.
“En choisissant l’Azerbaïdjan comme fournisseur de gaz, Mme von der Leyen affaiblit de fait l’Union européenne”, alertent-ils.