Selon S&P Global Commodity Insight, l’UE pourra satisfaire la demande en hydrogène renouvelable grâce à une offre suffisante. Un projet se concentre sur les sources régionales et les voies d’approvisionnement d’hydrogène renouvelable. Les questions du développement des infrastructures de l’hydrogène et de la réglementation seront à l’ordre du jour.
Une offre d’hydrogène renouvelable dépassant la demande prévue
La task force European Hydrogen Backbone (EHB) estime qu’une offre suffisante d’hydrogène renouvelable serait disponible d’ici 2030. Cela permettra d’atteindre les objectifs de production intérieure de l’UE.
L’EHB regroupe 31 opérateurs d’infrastructures énergétiques. Dans un rapport, il affirme qu’une production annuelle de 12 millions de tonnes d’hydrogène renouvelable pourrait démarrer d’ici 2030. C’est au-dessus de l’objectif initial de l’UE d’une production de 10 millions de tonnes par an. De plus, un approvisionnement en provenance de pays voisins de l’UE à hauteur de 5,4 millions de tonnes pourrait s’ajouter.
Ainsi, le volume d’offre total s’élèverait à 17,4 millions de tonnes par an. C’est supérieur à la demande de 14,7 millions de tonnes par an que le groupe prévoit pour la fin de la décennie. Toutefois, l’EHB note que la demande devrait augmenter avec le plan REPowerEU de la Commission européenne. Celui-ci préconise une part d’hydrogène renouvelable dans l’industrie à hauteur de 75 % dans l’utilisation des énergies renouvelables.
Penser les infrastructures d’approvisionnement
Le rapport « Five hydrogen supply corridors for Europe in 2030 » se concentre sur les sources régionales d’hydrogène renouvelable et les voies d’approvisionnement. L’Europe centrale serait un importateur important grâce à cinq pipelines la reliant à des centres d’approvisionnement.
En premier lieu, le corridor A transporterait de l’hydrogène renouvelable de la Tunisie et de l’Algérie vers l’Europe centrale. Deuxièmement, le corridor B relierait les approvisionnements en hydrogène renouvelable de la péninsule ibérique et de l’Afrique du Nord à des installations de stockage en France. Troisièmement, le corridor C, à partir de la mer du Nord, alimenterait en hydrogène les pays de la région dotés de capacités de captage et de stockage du carbone comme les Pays-Bas et la Belgique.
Ensuite, le corridor D engloberait les régions nordiques et baltiques pour desservir des pays comme la Pologne et l’Allemagne. Enfin, le corridor E relierait la Roumanie, la Grèce et l’Ukraine à l’Europe centrale.
Construire une politique favorisant l’hydrogène renouvelable
L’EHB demande des mesures d’incitation pour stimuler la demande d’hydrogène. Il préconise une souplesse dans les réglementations pour débloquer le financement des infrastructures de l’hydrogène. De plus, le raccourcissement des procédures d’autorisation serait utile. Il en va de même pour l’accélération du déploiement des énergies renouvelables.
Cette posture corrobore celle de la Commission européenne. Dans les mesures REPowerEU datant du 18 mai, elle préconise d’accélérer l’expansion des énergies propres. Pour y parvenir, des procédures d’autorisation plus rapides pour les énergies renouvelables se feront. Il en va de même avec les infrastructures associées.
L’EHB prévoit de construire un réseau de 28 000 km dédié au transport d’hydrogène d’ici 2030. L’objectif est d’atteindre 53 000 km dans 28 pays européens d’ici 2040. Environ 60 % du réseau devrait être constitué d’infrastructures de gaz réutilisées. Les 40 % restant étant de nouveaux pipelines. L’EHB estime que le coût du transport de l’hydrogène sera de 11 à 21 centimes d’euro/kg par 1 000 km d’ici 2040.