Les achats communs européens de gaz, visant à contenir les prix cet hiver, seront mis en place “d’ici la fin du mois”, a estimé vendredi le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton.
“D’ici la fin du mois, je pense que tout ça devrait rentrer en vigueur”, a-t-il expliqué sur France 2, pointant la réunion des ministres de l’Energie des 27 le 24 novembre.
M. Breton s’est félicité de ces futurs “achats groupés volontaires”, approuvés par le Conseil européen des 20 et 21 octobre, qui permettront “d’affronter l’hiver” en donnant une “capacité plus importante pour négocier avec les fournisseurs”.
Il s’est montré toutefois rassurant sur les prix du gaz, désormais “raisonnables”. Le prix du gaz européen a atteint un pic dépassant les 320 euros le mégawattheure en août avant de retomber autour de 100 euros le MWh.
“On est à 95% de remplissage de nos cuves stratégiques, bien au-delà du seuil que nous nous étions fixés”, a ajouté le commissaire.
En octobre, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE se sont mis d’accord pour favoriser les achats en commun de gaz à l’échelle de l’UE.
Cela resterait “volontaire”, sauf pour couvrir 15% du volume de remplissage minimal obligatoire des stocks pour l’hiver 2023.
Outre une mesure d’encadrement du prix de gros dans les transactions de gaz naturel, les dirigeants ont demandé un projet précis de mécanisme “temporaire” pour plafonner les prix du gaz utilisé pour produire de l’électricité — un dispositif déjà mis en place en Espagne et au Portugal, et dont la France réclamait l’extension à l’ensemble de l’UE.
Ils avaient également appelé à accélérer les négociations de l’UE avec des pays producteurs “fiables” comme la Norvège et les Etats-Unis, pour “tirer avantage du poids économique” agrégé de l’UE plutôt que de se faire concurrence sur le marché mondial au risque d’alimenter la fièvre des prix.
“La Russie ne sera plus un de nos fournisseurs de gaz, et je pense pour très longtemps, compte tenu du comportement de Vladimir Poutine”, a confirmé Thierry Breton, ajoutant: “On a diversifié nos approvisionnements, on le fait au Qatar, avec la Norvège, beaucoup avec les Etats-Unis.”
À propos des prix élevés du gaz naturel liquide (GNL) vendu par les Etats-Unis, le commissaire européen note qu’il “n’est pas normal de payer quatre fois plus cher en Europe ce qui est produit aux Etats-Unis” et assure qu’une réunion doit aborder la question à Washington prochainement.