Le Parlement européen et le Conseil – représentant les Vingt-Sept – sont parvenus à un accord jeudi sur un règlement prévoyant que les Etats membres remplissent leurs réserves de gaz à “au moins 80%” de leur capacité d’ici novembre, ont annoncé les deux institutions.
Un accord sur le niveau minimal de remplissage
Selon cet accord, le niveau minimal obligatoire de remplissage des installations de stockage souterrain de gaz sera porté à 90% pour les périodes hivernales suivantes, afin de garantir un approvisionnement suffisant à l’UE. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a mis en évidence la dépendance au gaz russe des Européens.
Pour 2022, l’objectif minimum est de 80% mais “l’Union s’efforcera d’atteindre collectivement le remplissage de 85% de la capacité des stockages souterrains de gaz”.
Parmi les pays de l’UE, neuf (Chypre, l’Estonie, la Finlande, la Grèce, l’Irlande, la Lituanie, le Luxembourg, Malte et la Slovénie) ne disposent pas d’installations de stockage de gaz. Ces derniers doivent s’assurer de stocker au moins 15% de leur consommation moyenne des cinq dernières années dans un autre Etat membre.
Les facilités de stockage dans cinq pays (Allemagne, Italie, Pays-Bas, France et Autriche) représentent les deux tiers de la capacité totale de l’UE.
Le Conseil précise aussi que “les États membres pourraient partiellement atteindre l’objectif de 90% en comptant les stocks de gaz naturel liquéfié (GNL) ou de carburants alternatifs”.
Se détourner du gaz russe
L’accord se base sur une proposition de la Commission européenne, présentée le 23 mars. Avant d’entrer en vigueur, il doit encore être formellement approuvé par le Parelement et le Conseil.
De plus, l’UE a mis en place une plateforme d’achats communs de gaz naturel, de GNL et d’hydrogène, qui doit permettre de négocier de meilleurs tarifs et de respecter ces obligations en matière de stockage. Une première réunion a eu lieu en avril.
En 2021, l’UE a importé environ 155 milliards de mètres cubes de gaz russe, ce qui représente 45% de ses importations gazières et près de 40% de sa consommation.
Bruxelles a déjà engagé une diversification de ses fournisseurs, en se tournant notamment vers les Etats-Unis, l’Algérie et le Moyen-Orient. Ainsi, la Commission veut réduire des deux tiers ses achats de gaz russe dès cette année et en totalité avant 2030. Elle a présenté mercredi un plan à 210 milliards d’euros qui prévoit d’accélérer le recours aux renouvelables et des économies d’énergie.
Les Européens ont déjà annoncé la fin des importations de charbon russe à partir d’août prochain et un embargo sur le pétrole pour la fin de l’année est en cours de discussion parmi les Etats membres.