Aujourd’hui, jeudi 7 avril, onze pays ont demandé à l’UE d’accélérer ses politiques climatiques. En effet, en accélérant le processus et en affichant des ambitions plus élevées, elle pourrait se détourner des combustibles russes.
Assurer l’indépendance énergétique de l’UE par la transition
L’invasion de l’Ukraine par la Russie impact fortement le secteur énergétique européen. Les membres de l’UE et le Parlement européen négocient une série de mesures écologiques. Parmi les propositions figurent une refonte du marché du carbone et des objectifs plus ambitieux en matière d’énergies renouvelables.
Ces propositions visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030. De plus, l’UE cherche à mettre fin à sa dépendance aux combustibles fossiles russes. La guerre en Ukraine souligne l’importance d’une telle mesure et replace la question de la sécurité énergétique au cœur du débat.
Pour se détacher des combustibles russes d’ici 2027, l’UE mise sur les énergies renouvelables et les économies d’énergie. Dans ce contexte, onze pays (Danemark, Allemagne, Autriche, Espagne, Finlande, Irlande, Luxembourg, Lettonie, Pays-Bas, Suède, Solvénie) déclarent :
« Le moment est venu d’être audacieux et d’avancer avec détermination dans la transition verte. Tout retard ou toute hésitation ne fera que prolonger notre dépendance énergétique ».
Le ministre danois du climat, Dan Jorgensen, souligne la nécessité d’une action commune. Il note :
« [Les pays appellent à une] voie verte vers l’indépendance énergétique de l’UE vis-à-vis des combustibles fossiles russes, et ce dès que possible ».
Des désaccords
En effet, tous les membres de l’UE ne sont pas d’accord. Viktor Orban, premier ministre hongrois, a déclaré que l’UE devait suspendre son marché du carbone en réponse à la hausse des prix de l’énergie. Idem, la Pologne demande une suspension des discussions pour évaluer l’impact de la guerre en Ukraine.
Rappelons que la Russie fournit 40 % du gaz de l’Europe. Ainsi, les 11 pays ont déclaré que le remplacement du gaz russe par du gaz non russe doit se faire en gardant en tête l’objectif du net zéro d’ici 2050. L’UE espère que les propositions relatives au climat permettront de réduire de 30 % la consommation de gaz européenne d’ici 2030. Cependant, ces propositions ne sont pas encore adoptées.
Outre la question du gaz, le déploiement massif des énergies renouvelables et des économies d’énergie pourrait contribuer à la réduction des factures d’énergie.