La Tunisie accélère le développement de ses infrastructures énergétiques avec la signature de deux nouveaux accords portant sur la construction de centrales solaires à Sidi Bouzid et Tozeur. Ces partenariats s’inscrivent dans le cadre de la stratégie énergétique à long terme du pays, qui vise à diversifier ses sources d’approvisionnement en électricité et à réduire sa dépendance aux importations d’énergie fossile.
Les deux centrales photovoltaïques, chacune d’une capacité de 50 mégawatts, seront construites en collaboration avec les sociétés norvégienne Scatec et japonaise Aeolus. Leur mise en service est prévue pour l’année prochaine, en ligne avec les objectifs fixés par la Tunisie pour accroître la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique. Le financement total s’élève à 79 millions d’euros, couvrant l’ensemble des installations et des infrastructures nécessaires à leur mise en œuvre.
Un projet structurant pour l’indépendance énergétique
Ces projets s’inscrivent dans une volonté plus large du gouvernement tunisien d’améliorer son indépendance énergétique face à une consommation en constante augmentation. Depuis 2010, la dépendance énergétique de la Tunisie a considérablement augmenté. Elle est passée de 5 % à 50 % de la consommation nationale en 2022, selon les données de la Banque mondiale. Cette situation rend nécessaire l’accélération des investissements dans les sources d’énergies renouvelables, notamment pour compenser la baisse de production des ressources locales en pétrole et en gaz.
La stratégie énergétique tunisienne vise à atteindre 35 % de production électrique à partir de sources renouvelables d’ici 2030 et à réduire davantage cette dépendance aux énergies fossiles en vue de 2050. Les projets de Sidi Bouzid et Tozeur font partie d’un ensemble plus vaste comprenant les centrales de Kairouan et Gafsa, chacune d’une capacité de 100 mégawatts, ainsi que celle de Tataouine, qui disposera de 200 mégawatts.
Perspectives économiques et industrielles
L’installation de ces infrastructures solaires en Tunisie devrait avoir des impacts économiques notables. En plus de renforcer la capacité de production nationale d’électricité, ces projets offrent des opportunités industrielles et des emplois, notamment durant la phase de construction. Ils représentent également un pas important dans le développement de la filière des énergies renouvelables en Tunisie, positionnant le pays comme un acteur régional potentiel dans ce secteur.
Le financement de ces centrales est assuré en grande partie par des partenaires étrangers. L’implication de Scatec et d’Aeolus dans la réalisation de ces projets témoigne de l’intérêt des investisseurs internationaux pour le potentiel énergétique de la Tunisie. À plus long terme, le succès de ces initiatives pourrait encourager de nouvelles collaborations, notamment avec d’autres acteurs internationaux du secteur énergétique.
Défis pour atteindre les objectifs de 2030
Malgré ces progrès, des défis importants subsistent pour la Tunisie. L’un des principaux obstacles est la capacité du pays à développer rapidement des infrastructures capables de répondre à la demande croissante. Le processus de transition énergétique implique également des ajustements réglementaires et économiques pour faciliter l’intégration des énergies renouvelables dans le réseau national.
En outre, l’amélioration de l’efficacité énergétique reste cruciale pour la réussite des objectifs de 2030. Cela passe par des réformes sectorielles, ainsi qu’une meilleure coordination entre les acteurs publics et privés. La mise en œuvre des projets solaires, comme ceux de Sidi Bouzid et Tozeur, représente donc une étape cruciale dans cette transition, mais d’autres efforts seront nécessaires pour atteindre les objectifs fixés.